Haïti: l'Université catholique se mobilise pour l’écologie
Pierre Dalin Domerson – Cité du Vatican
Depuis Port-au-Prince où Radio Vatican a joint le père Marc-Henry Siméon, il a d’abord énoncé les ambitions de ce congrès scientifique: «apporter des réponses à la dégradation environnementale systémique due à de multiples facteurs humains, qui menace tous les départements du pays». Au cœur de l'évènement, un rassemblement de chercheurs et de spécialistes dans le domaine, mais aussi des étudiants et de jeunes participants de divers centres universitaires. Traçant le lien entre le sujet retenu et les récentes catastrophes naturelles qui ont frappé cette nation des Caraïbes, il a expliqué que «comme dans tout congrès scientifique, nous voulons réaliser un état des lieux scientifiques de la question et proposer des réflexions et des solutions aux acteurs et aux décideurs».
Une université catholique au service du peuple haïtien
Le père Siméon décrit l'établissement comme un «lieu de service, de rencontre et d'ouverture, un lieu d'interdisciplinarité et d'interpellation de la société». L'université fonctionne selon un modèle déconcentré, composé d'une variété de facultés, de centres, d'instituts et d'écoles répartis dans les 10 diocèses du pays. L'origine de l'UNDH remonte à 1996, une institution née de «l'engagement solennel de l'Église en Haïti pour répondre au grand besoin de formation de ressources humaines dans divers domaines et au progrès socio-économique du pays». En écho aux exhortations du Pape Jean-Paul II lors de sa visite dans le pays en mars 1983, le directeur académique et scientifique a affirmé que l'université a été conçue comme «un instrument pour aider la nation haïtienne à trouver des voies vers la liberté, le développement et la solidarité».
Dans l'esprit d'ouverture et de diffusion du savoir qui caractérise l'Université Notre-Dame d'Haïti, l'institution embrasse un rôle prépondérant dans la vulgarisation de la connaissance. Cette mission, telle que le père Marc Henry Siméon la décrit, transcende les frontières de l'académie pour toucher toute la société. «Notre objectif est d'ouvrir les portes du savoir non seulement aux chercheurs et aux apprentis chercheurs, mais aussi à tous les citoyens», a-t-il affirmé. Cette mission se traduit notamment par l'organisation annuelle de journées scientifiques, un évènement marquant dans le calendrier de la Faculté de médecine et des sciences de la santé à Port-au-Prince. Alors que l'apport significatif de l'Église catholique à l'éducation est largement reconnu et apprécié à travers le pays, le directeur académique et scientifique de l'UDERS a insisté sur une nuance clé. Pour lui, bien que l'Université Notre-Dame d'Haïti soit catholique, «elle fait preuve d’un profond respect pour toutes les religions, dans un esprit d’œcuménisme et de tolérance».
Une jeune université confrontée à des défis mais résolument orientée vers l'avenir
Avec plus de 25 ans d'expérience dans l'éducation, l'UNDH n'échappe pas aux défis considérables auxquels sont confrontées les institutions du pays. «La situation socio-économique et sécuritaire du pays nous empêche de réaliser tous les projets que nous nous étions fixés», admet le père Marc Henry. Néanmoins, «nous continuons de créer de nouveaux programmes d'études pour répondre à la demande de la communauté», a-t-il assuré. Pour faire face aux défis structurels, tels que la construction de campus plus modernes et le développement de programmes de second et de troisième cycles, l'UNDH s'appuie sur la solidarité. Elle explore activement de nouveaux partenariats de co-tutelle, d'affiliation ou de mobilité des étudiants. Cela vise non seulement à consolider les acquis de l'institution, mais aussi à poursuivre sa mission de longue date: contribuer au développement durable d'Haïti en formant les leaders de demain.
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