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Des électeurs gabonais, dans un bureau de vote, lors des élections présidentielles et législatives du 26 août 2023. Des électeurs gabonais, dans un bureau de vote, lors des élections présidentielles et législatives du 26 août 2023.  (ANSA)

Au Gabon, le climat postélectoral reste tendu en attendant les résultats

Les gabonais sont toujours en attente de la proclamation des résultats des élections du samedi 26 août. Un couvre-feu a été instauré et l’accès aux réseaux sociaux coupé au lendemain de ce scrutin. L’opposant Albert Ondo Ossa, principal rival au président sortant Ali Bongo Ondimba, a contesté les résultats et a demandé d’être déclaré «vainqueur».

Alberte Kabunda (avec agences) - Cité du Vatican

Les Gabonais se sont rendus aux urnes le samedi 26 août 2023 pour les élections présidentielles et législatives. Le scrutin opposait le président sortant, Ali Bongo Ondimba, à 13 autres candidats dont le principal opposant, Albert Ondo Ossa. Ce dernier a dénoncé «des fraudes» orchestrées par le camp Bongo et demande d’être déclaré vainqueur.

Le gouvernement a suspendu l’accès à internet dans tout le pays peu avant l’heure prévue de la fermeture des bureaux de vote, et a décrété un couvre-feu afin d’éviter la propagation d’appels à la violence et de fausses informations. Appliquée sur l’ensemble du territoire gabonais, la décision  est entrée en vigueur dimanche 27 août. Le couvre-feu a lieu de 19 h à 6 h du matin et doit perdurer jusqu’à nouvelle ordre a indiqué Rodrigue Mboumba Bissawou, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Gabonais.  

Le pouvoir d’une «dynastie familiale»

Au pouvoir depuis 14 ans, le président sortant Ali Bongo Ondimba a brigué le 3ème mandat dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Bien qu’il y avait d’autres candidats à la présidentielle au Gabon, en choisissant Albert Ondo Ossa comme principal candidat, l’opposition souhaitait interrompre la longue période de pouvoir de la famille Bongo. Ali Bongo Ondimba, 64 ans, avait succédé à son père Omar Bongo, décédé en 2009, perpétuant ainsi le pouvoir d’une dynastie familiale qui avait débuté en 1967 avec la prestation de serment d’Albert-Bernard Bongo, devenu El Hadj Omar Bongo Ondimba après sa conversion à l’islam. La veille du scrutin, Ali Bongo a accusé de  «haute trahison»  Albert Ondo Ossa sur la base d’un enregistrement d’une prétendue conversation dans laquelle le candidat de l’opposition aurait envisagé le soutien d’armées étrangères pour s’emparer du pouvoir. La réplique de Ossa traitait d’une invention orchestrée par le groupe présidentiel l’accusation de Bongo. L’enregistrement n’était qu’un canular selon le candidat de l’opposition.

Dans l’attente des résultats, le climat reste tendu

Devant la suspension considérée provisoire, les médias français RFI, France 24 et TV5 Monde ont exprimé leur incompréhension à l’issue d’une interdiction provisoire de la diffusion de leur service par la chaîne de télévision publique citant le Haute Autorité de la Communication (HAC). Ils ont accusé le Gabon de manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en relation avec les élections générales qui étaient en cours. L’opposant Ossa ne voulant pas baisser les bras, a réaffirmé lundi 28 août avoir gagné, en l’absence de résultats officiels, et a appelé le chef de l’Etat à « organiser la passation du pouvoir ».

Lors d’une conférence de presse à Libreville, Mike Jocktane, directeur de campagne de M. Ondo Ossa, a appelé ses compatriotes, particulièrement ceux qui gravitent autour de M. Ali Bongo Ondimba, à s’incliner humblement devant la volonté du peuple gabonais. Pour Jocktane, ce qui est désormais attendu, poursuivait-il, c’est que M. Ali Bongo Ondimba accepte le choix souverain du peuple gabonais, qu’il le respecte et qu’il organise, sans effusion de sang, la passation du pouvoir en faveur du professeur Albert Ondo Ossa. Et pendant que l’opposition continue à contester les résultats du scrutin et à demander de nouveau à M. Bongo de concéder la défaite, la loi gabonaise interdit à tout média de reproduire des chiffres avancés par M. Jocktane ou quiconque, dans l’attente des résultats officiels que seul le Centre Gabonais des Elections (CGE) est habilité à proclamer. Et le CGE a refusé de donner des indications sur l’état d’avancement du dépouillement et sur la date et l’heure de proclamation des résultats officiels.

La Conférence épiscopale du Gabon avait proclamé deux jours de prière et de pénitence pour le pays les 7 et 8 juillet en vue du scrutin du 26 août, marqué par des tensions suite à l’annonce le 8 juillet de la volonté du président sortant de briguer un troisième mandat.

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29 août 2023, 18:34