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Rose Anne Archibald, chef de l'Assemblée des Premières Nations, le 30 septembre 2022, journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Rose Anne Archibald, chef de l'Assemblée des Premières Nations, le 30 septembre 2022, journée nationale de la vérité et de la réconciliation.   Les dossiers de Radio Vatican

Le Canada sur la lente voie de la réconciliation avec les autochtones

Au début de l’été, le gouvernement de Justin Trudeau présentait sa feuille de route vers la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada. Un parcours en 181 points, pour mettre en œuvre la déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones et tenter de redonner aux Premières Nations, Métis et Inuits la place qui leur revient dans une société canadienne multiculturelle.

Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican

La réconciliation avec les peuples autochtones du Canada passera par le pilier législatif. Après l’entrée en vigueur en juin 2021 de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, le Canada a donc, comme le veut ce texte, présenté sa feuille de route en 181 points pour mettre en œuvre la déclaration onusienne.

C’est tout un pan du système législatif canadien qu’il faut repenser, en consultation avec les premiers habitants des territoires, pour arriver progressivement à créer une société où les autochtones ne font plus partis des plus pauvres du pays, ostracisés par le système fédéral, mais prennent leur place au cœur de la société canadienne.

La suppression de la Loi sur les Indiens

Un des points essentiels de cette feuille de route est la suppression de la Loi sur les Indiens de 1876,  qui a permis au gouvernement fédéral de saisir les terres des autochtones et de placer ces peuples dans des réserves. Une loi toujours en vigueur en 2023. «Ce texte est raciste et colonial par excellence», détaille Simon Dabin, chargé de cours à l’université de Montréal et à l’université de Québec à Montréal, spécialisé en politique canadienne et en études autochtones, «mais paradoxalement, comme l’explique un juriste autochtone, John Burrows, il donne un statut spécifique aux autochtones».

Ainsi, avant de supprimer cette loi, il s’agit de mener une consultation massive avec les différents peuples pour créer un texte législatif leur donnant un statut particulier dans la société canadienne. Comme le rappelle malicieusement le spécialiste en études autochtones, Simon Dabin, le premier à avoir voulu supprimer la Loi sur les Indiens fut le Premier ministre Pierre Elliot Trudeau, père du chef de gouvernement actuel, en 1969. Une proposition qui fut cependant un échec à l’époque, car les autochtones n’auraient pas obtenu de statut spécifique en compensation.

Les points phares de cette feuille de route concernent également l’enquête sur les disparitions et assassinats de femmes autochtones, la réconciliation économique ou encore l’application du consentement préalable libre et éclairé, comme l’explique Simon Dabin:

Entretien avec Simon Dabin, spécialiste en études autochtones

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23 août 2023, 13:12