Des Haïtiens fuyant en République Dominicaine, le 16 septembre 2023. Des Haïtiens fuyant en République Dominicaine, le 16 septembre 2023.   (ANSA)

La crise s'aggrave à Haïti, dans l'indifférence internationale

Miné par la violence armée des gangs, le pays n'arrive pas à faire front à la crise sécuritaire et humanitaire. La directrice-générale de l'Unicef a une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Vatican News

La société haïtienne est toujours gangrenée par la violence armée, sans que des solutions ne soient trouvées. «La situation sécuritaire sur le terrain continue de se détériorer alors que la violence grandissante des gangs a plongé la vie des Haïtiens dans le chaos et que les crimes graves ont augmenté nettement, atteignant de nouveaux records», a déclaré le 23 octobre devant le Conseil de sécurité de l'ONU Maria Isabel Salvador, représentante de l'ONU dans le pays des Caraïbes. Les Nations unies s'inquiètent particulièrement devant le nombre record de meurtres et d'enlèvements ces dernières semaines.

L'Unicef n'a pas caché non plus ses inquiétudes. «On estime que deux millions de personnes, dont 1,6 million de femmes et d’enfants, vivent dans des zones le contrôle effectif des groupes armés», a expliqué pour sa part Catherine Russell, sa directrice-générale. La dégradation des conditions sécuritaires dans le pays a un impact direct sur le sort de millions d'enfants. «Depuis l’année dernière, nous constatons une augmentation sans précédent de 30 % du nombre d’enfants souffrant d’émaciation sévère», s'est inquiétée la patronne de l'Unicef. 

Le retard d'une force internationale de sécurité 

Face au pays «au bord de l'effondrement» selon de nombreux acteurs qui l'ont récemment visité, il est nécessaire que la communauté internationale s'active, plaident les responsables onusiens. «Depuis le début de l’année, nous avons reçu à peine un quart des 720 millions de dollars nécessaires pour financer le plan de réponse humanitaire», a déploré Catherine Russell devant le Conseil de sécurité. 

La réponse sécuritaire se fait aussi attendre. Au mois de septembre, le déploiement d'une force internationale de sécurité, destinée à soutenir la police haïtienne face aux gangs avait été accepté, sous l'égide du Kenya, et soutenue par les Nations unies. Mais la justice kenyane a pour l'heure suspendu la participation de mille policiers du pays au motif qu'elle serait inconstitutionnelle. 


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25 octobre 2023, 15:12