Au Kenya, reprise des négociations pour une gestion internationale de la pollution plastique
Marine Henriot, avec agences – Cité du Vatican
Ces dernières décennies, le plastique est devenu omniprésent dans notre quotidien et la tendance ne fait que s’accélérer. Le monde produit deux fois plus de déchets plastiques qu’il y a 20 ans. La production globale de plastique a doublé entre 2000 et 2019. Elle devrait encore, a minima, tripler d’ici 2060, si aucun changement n’est opéré, rappelle la fondation Tara Ocean. Le plastique joue par ailleurs a un rôle dans le réchauffement climatique: il représentait 3,4% des émissions mondiales en 2019, chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici 30 ans selon l'OCDE.
Cette semaine de discussions est la troisième en trois ans, et le but est d’aboutir à un texte définitif d’ici fin 2024. Une première version du texte a été rendue publique en septembre.
Un texte contraignant
L'enjeu de ces négociations est de taille car le plastique, issu de la pétrochimie, est partout: des déchets de toutes dimensions se retrouvent déjà au fond des océans et au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang ou le lait maternel.
Pour cette semaine de négociations, le défi est de rendre ce texte contraignant, c’est-à-dire obligatoire pour les pays signataires.
Préalablement aux discussions à Nairobi, une soixantaine de pays -emmenés par le Rwanda, la Norvège et l'UE- ont exprimé leurs inquiétudes face à cette tendance et ont appelé à «des dispositions contraignantes dans le traité pour restreindre et réduire la consommation et la production» de plastique.
Mais cette position n'est pas partagée par les pays membres de l'Opep et les États-Unis qui sont réticents à envisager une réduction de la production et militent en faveur du recyclage et d'une meilleure gestion des déchets. Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques à la Fondation Tara Ocean, revient sur la ligne de crête sur laquelle se trouve les négociateurs.
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