Victoire nette mais mobilisation mitigée des trumpistes dans l'Iowa
Alexandra Sirgant - Cité du Vatican
La course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine de novembre a officiellement été lancée ce lundi 15 janvier. Comme à son habitude, l’État de l’Iowa a ouvert le bal de ce long marathon électoral qui va rythmer le quotidien des américains ces prochains mois. Le caucus de cet état rural et conservateur du Midwest a été remporté sans grande surprise par Donald Trump avec plus de 51% des voix. L’ancien président a ainsi devancé de 30 points ses deux autres principaux concurrents républicains: le gouverneur conservateur de Floride Ron DeSantis (21,2%) et l’ancienne ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley (19,1%).
«Remporter l’Iowa c’est une victoire symbolique mais pas une victoire arithmétique» explique Elisa Chelle, professeure de science politique à l’université Paris-Nanterre. «Il faut bien rappeler que l’Iowa, qui est un État peu peuplé, ne permet d’élire qu’un pour cent des délégués à la convention républicaine». Celle-ci se tiendra dans le Wisconsin du 15 au 19 juillet prochain est déterminera quel candidat ou candidate représentera officiellement el camp républicain.
Victoire de Trump mais faible mobilisation des trumpistes
Si la victoire écrasante de Donald Trump «donne le ton pour la suite» de la primaire républicaine, la chercheuse invite à regarder avec plus de précisions le résultat de ce premier scrutin. «Donald Trump avait demandé à ses électeurs de se déplacer en nombre car il craignait une participation moindre en raison notamment de la tempête hivernale dans l’Iowa» souligne Elisa Chelle, avant d’ajouter qu’effectivement «110 000 électeurs se sont présentés au caucus (...) alors que 200 000 étaient attendus». Pour l'ancien président, «faire 51% des voix sur un échantillon réduit n’est pas un très bon score car en cas de faible participation, on s’attend généralement à une mobilisation des électeurs les plus radicalisés, donc les électeurs les plus favorables à Donald Trump». Ainsi, cette victoire peut être interprétée selon la chercheuse comme «un premier signal d’avertissement» pour le septuagénaire qui n’a pas obtenu la victoire escomptée et dont la course à la maison blanche s’annonce plus difficile qu’il n’y paraît.
Nikki Haley, l’alternative républicaine mesurée
La prochaine primaire républicaine se tiendra le 23 janvier dans le New Hampshire, un État républicain à tendance indépendante, dans lequel la candidate Nikki Haley est pressentie pour faire un bon score. «Ron DeSantis est tout aussi conservateur et anti-woke que Donald Trump» explique Elisa Chelle. En revanche, Nikky Haley est une femme, fille d’immigrants Indiens, qui présente «un profil beaucoup plus modéré avec une campagne moins clivante». L’ancienne diplomate bénéficie également d’une attention médiatique particulière et de nombreux «grands donateurs républicains qui lui font confiance comme étant une alternative modérée à Donald Trump et une rivale inquiétante pour Joe Biden».
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