Le Saint-Siège déplore la tentative de coup d'État en Bolivie
Jean-Benoît Harel (avec agences) – Cité du Vatican
La force face à la démocratie. C’est un face-à-face tendu qu’a vécu la démocratie bolivienne ce mercredi 25 juin lorsque le chef des forces armées a positionné ses forces face au palais présidentiel dans la capitale La Paz. La communauté internationale s’est ému de ce coup d'État manqué, à l’instar du Saint-Siège qui a déploré et condamné cette tentative, par la voix de Mgr Vincenzo Turturro, nonce apostolique au Paraguay et chef de la délégation du Saint-Siège à la réunion de l'Organisation des États Américains.
Un coup d’État raté
Ce mercredi 25 juin, la place Murillo a été bouclée par les hommes du général Zúñiga qui en empêchait l’accès, au besoin en se servant de gaz lacrymogènes.
Cerné, dans son Palacio Quemado, le président Luis Arce a dénoncé les mouvements de troupe et a appelé au respect de la démocratie. Des manifestations ont alors commencé a éclaté dans la capitale pour soutenir la démocratie bolivienne. Selon des journalistes de l’AFP, le général Zúñiga serait rentré dans le palais présidentiel avant d’en sortir rapidement après.
Après plusieurs heures d’occupation, le général a retiré ses troupes, avant d’être arrêté par les forces gouvernementales près d’une caserne de la capitale. Il affirme que le président lui aurait demandé le dimanche précédent de «préparer quelque chose» pour rehausser sa côte de popularité.
Mais cette explication semble un simple prétexte. Le général Zúñiga a en effet critiqué la politique du pays, et expliqué son geste en assurant que «les forces armées tentent de restructurer la démocratie, d'en faire une véritable démocratie. Pas celle de quelques-uns, pas celle de quelques maîtres qui dirigent le pays depuis 30 ou 40 ans».
L’histoire politique récente
Après une succession de dictatures militaires tout au long du XXe siècle, la Bolivie connait une démocratie relativement stable. Evo Morales, syndicaliste paysan du Mouvement vers le socialisme (MAS), est arrivé au pouvoir en 2005, après une crise sociale d’ampleur concernant la question de la nationalisation des hydrocarbures. Quinze années plus tard, il a été contraint de quitter le pays, après une crise politique et électorale. Luis Arce, candidat du MAS a lui été élu en octobre 2020.
La Bolivie, qui tire son nom de Bolivar, général qui a œuvré à l’indépendance de la Bolivie en 1825, organise ses prochaines élections en 2025. Evo Morales est déjà candidat pour le MAS, quand l’actuel président Luis Arce n’a pas encore annoncé sa décision d’y participer ou non.
Condamnation internationale
Cette tentative de renversement du pouvoir politique établi par les urnes dans ce pays de 11 millions d’habitants et riche en hydrocarbures a provoqué une cascade de réaction internationales, à commencer par ses voisins les plus proches.
Les dirigeants du Chili, de l'Equateur, du Pérou, du Mexique, de la Colombie ont appelé au respect de la démocratie. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est quant à lui dit «profondément inquiet».
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