Des enfants déplacés en train de jouer - Photo d'illustration Des enfants déplacés en train de jouer - Photo d'illustration  (© Notice: UNICEF photographs are copyrighted and may not be reproduced in any medium without written permission from authorized)

RDC: l’Unicef demande une aide humanitaire urgente pour les enfants déplacés

L'Ambassadeur de l'UNICEF, Orlando Bloom, s'est rendu cette semaine en République démocratique du Congo (RDC) à un moment où les déplacements massifs et la violence portent le nombre de violations graves contre les enfants à un très haut niveau. Près de 5 millions de personnes déplacés, dont 2,8 millions d'enfants dans les trois provinces orientales de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont urgemment besoin d’aide.

Colette Labaki – Cité du Vatican

La mission de cinq jours d’Orlando Bloom dans l'est de la RDC l'a conduit dans deux villes, à Goma, au Nord-Kivu et à Bukavu, au Sud-Kivu, cette partie du pays qui connaît une escalade de la violence et des déplacements massifs depuis mars 2022.  Il a rencontré des enfants et des femmes et a vu de ses propres yeux les risques importants auxquels ils sont confrontés au quotidien, notamment les enlèvements, les viols et autres formes de violence et d'abus sexuels, le recrutement des plus jeunes et leur utilisation par des groupes armés, et la mort. «L'ampleur stupéfiante du conflit dans l'est de la RDC, le niveau horrible de violence et son impact dévastateur sur les enfants et les femmes que j'ai rencontrés sont déchirants», a déclaré l’ambassadeur de Fonds des Nations Unies pour l’enfance (l’Unicef). Dans cette région où la violence contre les enfants a atteint des «proportions stupéfiantes», près de 2,8 millions d'enfants, ont besoin d'une aide humanitaire urgente.

Aucun enfant ne devrait vivre dans de telles conditions épouvantables

«C'est une réalité déchirante. Ces enfants sont confrontés à l'enlèvement, au recrutement et à l'utilisation par des groupes armés, à la violence et aux abus – et nous savons que les rapports que nous recevons ne sont que la partie émergée de l'iceberg», a déclaré le Représentant de l'Unicef en RD Congo, Grant Leaity. Les Nations Unies ont vérifié plus de 1 000 cas  de graves violations contre les enfants dans les trois provinces orientales de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu au cours du premier trimestre de l’année 2024. Cela représente une augmentation de 30% par rapport au dernier trimestre 2023, le recrutement et l'utilisation d'enfants étant de plus en plus répandus. Rien qu'en avril 2024, plus de 450 violations graves contre les enfants ont été vérifiées dans l'est du pays. «Aucun enfant ne devrait avoir à vivre dans les conditions épouvantables que j'ai vues dans les camps de personnes déplacées: séparé de sa famille, affamé, incapable d'aller à l'école et constamment exposé au risque d'abus sexuels, de violence et d'exploitation».


Un soutien psychologique et psychosocial apporté par l'Unicef

Au cours de sa mission, Bloom a visité un «espace ami des enfants» soutenu par l'Unicef sur le site de déplacés de Bushagara près de Goma; Un environnement sûr où les enfants peuvent participer à des activités de jeu et de loisirs structurées et supervisées et recevoir un soutien psychosocial et une gestion de cas individuelle. Dans ces centres, les travailleurs sociaux identifient également les enfants vulnérables, tels que ceux séparés de leur famille, et s'assurent qu'ils reçoivent les soins et les services de protection dont ils ont besoin. Au cours de l'année écoulée plus de 9 000 enfants ont été réunis avec leur famille ou ont été placés dans des familles par l’Unicef pour des abris temporaires et plus de 400 000 autres, des adolescents surtout ont reçu un soutien psychologique et psychosocial. «Dans l'espace ami des enfants, j'ai rencontré de très jeunes enfants qui ont été séparés de leur famille pendant plus de deux ans en raison du déplacement. Ils m'ont dit qu'ils vivaient dans la peur alors que le conflit éclatait autour d'eux et que la violence se rapprochait de plus en plus», a déclaré Bloom. «Pourtant, dans ces espaces soutenus par l'unicef, j'ai vu l'espoir des filles et des garçons qui ont trouvé un endroit où ils se sentaient en sécurité, où ils pouvaient recevoir un soutien psychosocial, danser, jouer et profiter du plaisir d'être des enfants. Plus d'espaces comme ceux-ci sont nécessaires pour protéger leur enfance».

Appel pour une action en faveur de la négociation et d'une solution pour la paix

Les violences à l’égard des enfants augmentent de jour en jour et la stigmatisation et la peur des représailles empêchent de nombreuses victimes de se manifester. C’est pourquoi «L'unicef appelle toutes les parties à ce conflit à œuvrer en faveur de la négociation et d'une solution pour la paix et à mettre fin aux graves violations contre les enfants, et à ce que les auteurs de violences contre les enfants et les femmes soient tenus responsables». Le soutien apporté au victime n’est pas à négligé car cela aide beaucoup à trouver la force de reconstruire leur vie, mais il reste encore beaucoup à faire pour protéger chaque enfant et chaque femme. «Chaque jour, les enfants et les femmes dans les camps de déplacés en RDC sont confrontés à d'énormes difficultés. Leurs besoins sont énormes et la réponse à la crise est insuffisante. Nous devons nous unir de toute urgence pour assurer leur sécurité et leur dignité», a conclu Bloom.


Plus d'un enfant de moins de 5 ans sur quatre vit dans une «pauvreté alimentaire sévère»

Selon un rapport de l’Unicef publié mercredi 5 juin 2024 au moins 440 millions d'enfants de moins de 5 ans (soit 66%) vivant dans une centaine de pays à revenus faibles et moyens n'ont pas accès à cinq groupes d’aliments requis chaque jour, et vivent donc en situation de «pauvreté alimentaire». Des enfants qui «survivent avec un régime alimentaire très pauvre, consommant des produits issus de deux groupes alimentaires, ou moins», un nombre «choquant» selon Harriet Torlesse, une des auteurs du rapport.

Cette pauvreté alimentaire sévère est concentrée dans 20 pays, avec des situations particulièrement préoccupantes en Somalie (63% des enfants de moins de 5 ans touchés), en Guinée (54%), en Guinée-Bissau (53%) ou en Afghanistan (49%).

Les enfants malnutris qui survivent et grandissent, «… ne s'épanouissent pas. Ils réussissent moins bien à l'école, et à l'âge adulte, ils ont plus de mal à gagner leur vie, cela entretient un cycle de pauvreté de génération en génération», explique Harriet Torlesse.

Les enfants en bas âge devraient consommer les aliments d'au moins cinq groupes parmi huit (lait maternel, céréales, fruits et légumes riches en vitamine A, viandes ou poissons, œufs, produits laitiers, légumineuses, autres fruits et légumes).

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06 juin 2024, 14:49