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Une proche d'une victime présente sa photo au Pape François Une proche d'une victime présente sa photo au Pape François  (Vatican Media)

Explosion de Beyrouth: les proches réclament vérité et justice

Reçus par le Pape François ce lundi matin au Vatican, des proches des victimes de l’explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020, ont pu témoigner de leur douleur et partager leur soif de justice. Ils ont apprécié que le Saint-Père se fasse l’écho de leur demande de justice et de vérité pour guérir les blessures que ce drame a causé au sein de toute la société libanaise.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

Ils sont chrétiens, musulmans, druzes, tous Libanais et tous unis par un même drame, celui de l’explosion de silos à grain sur le port de Beyrouth le 4 août 2020. 235 personnes avaient perdu la vie dans cette catastrophe nationale. Parmi ces victimes, Ghassan, le père de Tatiana Al Hasrouti, jeune avocate de 23 ans au barreau de Beyrouth. Elle est venue ce lundi au Vatican pour y rencontrer le Pape, «figure de paix et de soutien moral», selon elle, afin que cette tragédie ne soit pas oubliée et que les responsabilités soient établies, malgré «l’impunité» régnant au Liban.

Quatre ans ont passé et les proches ne connaissent toujours pas la vérité sur ce qu’il s’est passé. C’est sans doute le plus difficile, confie Tatiana, qui regrette qu’aucune enquête n’ait pu être menée réellement. «C’est comme une blessure qui saigne toujours», poursuit-elle.

Tatiana Al Harousti
Tatiana Al Harousti

Prière et justice pour guérir

Comment guérir dans ces conditions? «Prier est une bonne réponse», soutient Tatiana. «C’est grâce à la foi qu’on est là maintenant, qu’on peut tenir après quatre ans et qu’on peut tenir dans notre combat», explique la jeune femme. Pour obtenir la guérison de cette blessure toujours ouverte, «on veut la justice, la vérité, on veut savoir qui a fait cela à nos parents et pourquoi on a vécu ce mal», insiste-t-elle.

Dans un Liban en proie aux crises depuis plusieurs années, l’explosion du 4 août 2020 a permis un élan de solidarité entre les communautés du pays. «Cette blessure, ou ce mal, aide à exister ensemble. On l’a tous vécue ensemble. Cela nous aide à trouver un dénominateur commun qui ne soit pas la religion, le pays, ou la communauté. En fait, on a créé une nouvelle communauté, une nouvelle famille de différentes religions», explique Tatiana. C’est le paradoxe de ce drame national qui, espère-t-elle, fera avancer le Liban.

Entretien avec Tatiana Al Houstani

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26 août 2024, 18:45