Arrête-toi pour regarder et contempler, exhorte le Pape lors de l'entrée en Carême
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Après avoir conduit la procession pénitentielle depuis la basilique romaine de Saint-Anselme, sur la colline de l’Aventin, le Pape a célébré la messe qui marque l’entrée dans le Carême, apposant les cendres sur le front des fidèles.
Dans son homélie, François a rappelé que «le temps du Carême est un temps favorable pour corriger les accords dissonants de notre vie chrétienne et accueillir l’annonce de la Pâque du Seigneur toujours nouvelle, joyeuse et pleine d’espérance».
Il a regretté que «face aux vicissitudes quotidiennes, profitant de la souffrance et de l’insécurité, se lèvent des voix qui ne savent que semer la méfiance. Et si le fruit de la foi est la charité – comme aimait le répéter Mère Térésa de Calcutta -, le fruit de la méfiance est l’apathie et la résignation».
Le Pape est alors revenu, sous forme d’une longue anaphore, sur trois expressions «qui nous sont offertes pour “réchauffer le cœur du croyant” : arrête-toi, regarde et reviens».
Arrête-toi
C’est une exhortation à ne pas se laisser emporter par le tourbillon de la société que lance le Pape en déroulant son anaphore débutant par «arrête toi». «Laisse cette agitation et cette course insensée qui remplit le cœur de l’amertume de sentir que l’on n’arrive jamais à rien».
«Arrête-toi, laisse cette injonction à vivre en accéléré qui disperse, divise et finit par détruire le temps de la famille, le temps de l’amitié, le temps des enfants, le temps des grands-parents, le temps de la gratuité… le temps de Dieu.»
Le Pape invite donc en creux à ne pas oublier «la valeur de l’intimité et du recueillement», «la tendresse, la compassion et le respect dans la rencontre des autres, en particulier de ceux qui sont vulnérables, blessés et même de ceux qui sont empêtrés dans le péché et l’erreur».
François nous incite à ne pas oublier la gratitude face au don de la vie et à tant de bien reçu, «à aller à la rencontre des autres pour partager les fardeaux et les souffrances». Il nous pousse à retenir l’essentiel et à rejeter «ce qui est immédiat, momentané et éphémère, qui nous prive de nos racines, de nos liens, de la valeur des parcours et du fait de nous savoir toujours en chemin».
Regarde et contemple
Le Pape demande aussi d’ouvrir les yeux pour regarder «les signes qui empêchent d’éteindre la charité, qui maintiennent vive la flamme de la foi et de l’espérance». Il nous demande aussi d’être attentifs à «nos familles qui continuent à miser jour après jour, avec beaucoup d’effort […] pour faire de leur maison une école de l’amour» ; à nos enfants et aux jeunes, «germes vivants de l’amour et de la vie qui se fraient toujours un passage au milieu de nos calculs mesquins et égoïstes» ; à nos anciens, «visages de la sagesse agissante de Dieu».
Le Pape n’oublie pas non plus les malades et ceux qui s’en occupent et qui «nous rappellent que la valeur de chaque personne ne peut jamais être réduite à une question de calcul ou d’utilité». Enfin, le Pape nous exhorte à regarder le visage de Jésus, «invitation pleine d’espérance de ce temps de Carême pour vaincre les démons de la méfiance, de l’apathie et de la résignation».
Reviens
Dernier point abordé par le Pape : le retour vers la Maison du Père, de Notre Père. Il faut le faire sans peur. Le Carême est le temps favorable pour revenir, pour se laisser toucher le cœur. «Rester sur le chemin du mal n’est que source d’illusion et de tristesse» affirme ainsi le Pape qui nous invite à «faire l’expérience de la tendresse de Dieu qui guérit et réconcilie».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici