Dans les Pouilles, le Pape appelle à quitter la perplexité pour les sirènes de la joie
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Ce vendredi matin, François s’est recueilli sur la tombe de don Antonino, louant ses mérites dans son diocèse de naissance, avant de rejoindre en hélicoptère sa terre de mission dans le diocèse de Molfetta-Ruvo-Giovinazzo-Terlizzi, dont il fut le premier évêque. Devant des centaines de fidèles, le Pape a célébré la messe sous un grand soleil dans le port de Molfetta, réaffirmant l’importance pour les chrétiens du «Pain de vie et de la Parole qui sauve», deux éléments clé de la vie chrétienne.
L’Eucharistie n’est pas un rite
Jésus s’offre à nous comme «Pain de vie» en nous disant «mangez ma chair et buvez mon sang». Cela signifie qu’il est essentiel pour les chrétiens d’entrer dans une relation vitale, personnelle avec Lui. L’Eucharistie n’est pas «un beau rite, mais une communion la plus intime, la plus concrète et le plus surprenante qu’on puisse imaginer avec Dieu : une communion d’amour tellement réelle qu’elle prend la forme de nourriture». C’est de là que la vie chrétienne repart chaque jour. «Sans ce Pain de vie, tous les efforts de l’Eglise sont vains», et le pape cite Mgr Bello : «les œuvres de charité ne suffisent pas, s’il manque la charité aux œuvres».
Le rêve d’une Église affamée du Christ, intolérante à la mondanité
Qui se nourrit du Pain assimile la mentalité du Seigneur, poursuit le Pape. Il devient comme Lui, du «Pain rompu qui ne se gonfle pas d’orgueil mais qui se donne aux autres», ce que fit don Antonino, un «évêque-serviteur». Il rêvait d’une église «affamée du Christ et intolérante à toute mondanité» qui «faisait voir le corps du Christ dans les tabernacles incommodes de la misère, de la souffrance et de la solitude». Pour don Antonino, l’eucharistie n’était pas sédentaire. Si on ne se levait pas de table, elle restait un sacrement incomplet, jugeait-il. Il fallait donc agir. Et l’évêque des Pouilles se mobilisa pour la paix. Pour lui, la paix ne peut advenir si chacun mange dans son coin. La paix est «convivialité », «un visage à découvrir, contempler et caresser».
Quitter la perplexité
Avec le Pain, la Parole qui sauve. Le Pape met en garde contre les personnes qui sont paralysées par des discussions sans fin sur les paroles de Jésus, au lieu d’être prêts à accueillir le changement de vie qu’Il demande. Pour don Tonino, la période de Pâques était d’ailleurs propice aux fidèles pour qu’ils passent des paroles aux actes. Il encourageait ainsi les «spécialistes de la perplexité » et autres « comptables pédants des pro et antis». Et en effet, précise le Pape, on ne répond pas à Jésus selon des calculs et convenances momentanées, mais avec un «si» pour toute la vie. «Il ne cherche pas nos réflexions mais notre conversion», explique François. Pour reprendre l’expression de Mgr Bello, le Christ nous demande de nous relever, et ne sortir de nos espaces rassurants pour se mettre au service des autres, et devenir malgré nos incertitudes et nos problèmes des «sirènes de la joie», porteurs de l’espérance pascale, sans jamais se résigner, docilement. C’est ce que fait la Parole de Dieu, conclut François, «elle libère, redresse, fait aller de l’avant, humbles et courageux à la fois. Elle ne fait pas de nous des protagonistes affirmés et des champions de notre propre bravoure, mais des témoins authentique de Jésus dans le monde».
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