Le Pape à Tallinn: «Assainissons les confins et périphéries de notre société»
S’inspirant de la première lecture de la messe sur une place de la Liberté tallinoise remplie dans ce pays où moins d’1% de la population se dit catholique, le Pape François est revenu sur les luttes pour la liberté des peuples baltes. «Vous pouvez vous identifier au peuple hébreu», leur a-t-il lancé.
Le choix libre de la foi
Ce peuple hébreu qui arrive au Sinaï, relève le Souverain pontife, est un peuple qui décide de conclure un pacte d’amour avec Dieu, sans y être contraint; un choix libre. Et le Pape de comparer: «Quand nous disons que nous sommes chrétiens, quand nous embrassons un style de vie, nous le faisons sans pressions, sans que cela soit un échange dans lequel nous faisons quelque chose si Dieu fait quelque chose.»
Ce pacte avec Dieu, poursuit-il, ne nous enlève rien, bien au contraire: «Il renforce toutes les aspirations de l’homme».
Ceux qui se considèrent libres sans pour autant croire en Dieu sont, eux, semblables à des orphelins qui errent sans maison où revenir.
Fuir l’esclavage du consumérisme et la soif du pouvoir
Ainsi, comme peuple de Dieu, plusieurs devoirs nous incombent, observe François. «Il faut écouter et chercher».
Et chercher cette volonté de Dieu n’est pas de s’imposer par la force puisque «Dieu connait nos besoins». Ainsi, nous ne devons pas finir esclaves du consumérisme, de l’individualisme ni de la soif du pouvoir ou de la domination, plaies particulièrement contemporaines.
Un peuple catholique «en sortie»
Filant sa métaphore avec le peuple d’Israël, le Successeur de Pierre a rappelé l’épisode du veau d’or. Mais «peuple élu» ne signifie pas être les seuls, ou sectaires. Pour le Pape, cela signifie d’être plutôt «en sortie». «Nous devons vaincre la peur et abandonner les espaces sécurisés, parce que, aujourd’hui, le plus grand nombre des Estoniens ne se reconnaissent pas croyants», a-t-il pointé, soulignant la sécularisation du pays.
Soyons saints
Plus que jamais, «nous avons besoin de grandir dans un regard de proximité pour contempler, nous émouvoir et nous arrêter devant l’autre, chaque fois que c’est nécessaire». C’est cela que le Pape baptise l’ «art de l’accompagnement» qui se réalise au rythme salutaire de la «proximité». Proximité et sainteté.
«De même que l’eau dans le désert n’était pas un bien personnel mais communautaire, la sainteté vécue s’étend, coule, féconde tout ce qui lui est proche». Le Pape a ici lancé un appel à la sainteté: «Faisons le choix aujourd’hui d’être des saints, en assainissant les confins et les périphéries de notre société, là où notre frère gît et souffre de son exclusion».
La fierté d’être estonien
Enfin, François a manifesté son admiration envers la fierté nationale des Estoniens, citant un de leur nombreux chants. «Comme c’est beau de sentir qu’on fait partie d’un peuple, comme c’est beau d’être indépendants et libres».
À l’issue de la messe, le Pape a comme de coutume a remercié les autorités et l’Église d’Estonie, notamment l’administrateur apostolique, un Estonien d'origine française, Mgr Philippe Jourdan.
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