A Vilnius, le Pape loue l'hospitalité et l'esprit d'accueil des Lituaniens
Manuella Affejee- Cité du Vatican
La rencontre s’est tenue devant l’élégant Palais présidentiel de Vilnius qui domine la Place Daukantas, située en plein cœur de la capitale. Devant un parterre de représentants des autorités civiles, politiques, religieuses, et du corps diplomatique, le Pape a d’abord évoqué le centenaire de la déclaration d’indépendance du pays; «un siècle marqué par multiples épreuves et souffrances que vous avez dû supporter, - détentions, déportations, voire le martyre», a-t-il observé, en référence à l’occupation nazie (1941-1944), puis soviétique (1944-1991).
"L'âme forte" des Lituaniens
Célébrer cet anniversaire implique de «s’arrêter dans le temps», de «recouvrer la mémoire de ce qui a été perdu», pour, a affirmé le Pape, «entrer en contact avec tout ce qui (vous) a forgés en tant que nation». «Chaque génération est appelée à faire siens les luttes et les acquis du passé et à honorer dans le présent la mémoire de ses anciens», a poursuivi le Saint-Père, «il revient à chaque génération de préserver l’ ‘âme’ qui l’a édifiée et qui l’a aidée à transformer toute situation de souffrance et d’injustice en opportunité, et de garder vivante et agissante la racine qui a donné les fruits d’aujourd’hui». Et le Pape de rendre hommage à «l’âme forte» des Lituaniens, qui leur a permis de résister aux adversités et aux vicissitudes de leur histoire.
Une histoire marquée du sceau de l’hospitalité, de l’accueil d’une multitude d’ethnies et de religions. «Lituaniens, Tartares, Polonais, Russes, Biélorusses, Ukrainiens, Arméniens, Allemands ; catholiques, orthodoxes, protestants, vieux-catholiques, musulmans, juifs» : autant de peuples et de fois ayant vécu en paix, avant que ne surviennent avec fracas les «idéologies totalitaires qui rompu la capacité d’accueillir et d’harmoniser les différences, semant violence et méfiance».
Puiser sa force dans le passé
Alors que les voix de division s’élèvent encore aujourd’hui dans le monde, que certains assurent que «l’unique manière possible de garantir la sécurité et la survie d’une culture réside dans l’effort pour éliminer, effacer ou expulser les autres», le Pape invite les Lituaniens à faire entendre la «voix originale» qui est la leur, à devenir «un pont qui unit l’Orient et l’Occident», à offrir leur contribution à tous, à l’Union européenne en particulier.
«Que tes enfants puisent de la force dans le passé», proclame l’hymne national lituanien ; une phrase que le Pape a tenu à approfondir et à développer. Puiser la force dans le passé c’est aller aux racines, a plaidé François renouant avec un thème qui lui est cher, chercher ce qui fait l’originalité et l’authenticité d’un peuple, ce qui lui a permis de tenir, de «grandir et de ne pas succomber en tant que nation », en l’occurrence pour le peuple lituanien : « la tolérance, l’hospitalité, le respect et la solidarité». C’est également faire de la place aux jeunes, «promouvoir des politiques actives» afin qu’ils puissent s’épanouir et se sentir pleinement «protagonistes» de la construction de la société.
Le Pape est arrivé en Lituanie ce matin. L’avion de la compagnie Alitalia s’est posé à 11h15 passées sur le tarmac. L’évêque de Rome a été accueilli par la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, ainsi que par les autorités civiles, politiques et religieuses du pays. Après une brève cérémonie d’accueil, la délégation papale a gagné, en voiture, le palais présidentiel, distant de 7 kms de l’aéroport. Sur le trajet, malgré le temps pluvieux, des petits groupes de personnes, emmitouflées dans des doudounes colorées, et agitant des fanions aux couleurs du Saint-Siège et de la Lituanie, ont souhaité la bienvenue au Pape François.
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