François s'inquiète de «l'hiver démographique» en Bulgarie
Marine Henriot - Cité du Vatican
«Je suis heureux de me trouver en Bulgarie, lieu de rencontre entre de multiples cultures et civilisations, pont entre l’Europe de l’Est et celle du Sud, porte ouverte sur le Proche-Orient»: c'est ainsi que le Pape François a débuté le premier discours de son 29e voyage apostolique, à Sofia, la capitale bulgare, avant de saluer la diversité du pays, vue «comme une opportunité, une richesse». Sur la place Atanas Burov, homme d’État qui a subi les rigueurs d’un régime opposé à la liberté de pensée, le Pape François a adressé une salutation «affectueuse aux évêques, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et à tous les membres de l’Église catholique, que je viens confirmer dans la foi et encourager dans leur cheminement quotidien de vie et de témoignage chrétien».
S’adressant aux chrétiens des autres Communautés ecclésiales, aux membres de la Communauté juive et aux fidèles de l’Islam, le Souverain Pontife a réaffirmé «la forte conviction que les vrais enseignements des religions invitent à demeurer ancrés dans les valeurs de la paix; à soutenir les valeurs de la connaissance réciproque, de la fraternité humaine et de la coexistence commune», en citant le Document sur la fraternité humaine signé à Abou Dhabi le 4 février 2019.
Il a ensuite rappelé la visite effectuée par saint Jean-Paul II en mai 2002 et la présence à Sofia, pendant environ une décennie, du délégué apostolique de l'époque, Mgr Angelo Roncalli, en expliquant que «Saint Jean XXIII a travaillé sans relâche pour promouvoir la collaboration fraternelle entre tous les chrétiens».
L'hiver démographique de l'Europe
Trente ans après la fin du communisme, le Pape François a dressé ensuite un bilan de la situation dans le pays. D'une part, l'émigration, qui a amené plus de deux millions de personnes à rechercher de nouvelles opportunités d'emploi au cours des dernières décennies, d'autre part, la baisse des naissances due à une sorte d'«hiver démographique qui s’est abattu comme un rideau de gel sur une grande partie de l'Europe, conséquence d'une perte de confiance en l'avenir».
En outre, a rappelé le Pape, «la Bulgarie se trouve confrontée au phénomène de ceux qui cherchent à traverser ses frontières, pour fuir des guerres et des conflits ou la misère, et tentent de rejoindre à tout prix les régions plus riches du continent européen, afin de trouver de nouvelles opportunités de vie ou simplement un refuge sûr».
Un pont entre l'Est et l'Ouest
«La Bulgarie est confrontée au phénomène de ceux qui tentent d'entrer à l'intérieur de ses frontières, d'échapper aux guerres et aux conflits et à la pauvreté et qui cherchent à atteindre de toute manière les zones les plus riches du continent européen, pour trouver de nouvelles possibilités d’existence ou simplement un refuge». L’appel, adressé au président bulgare Rumen Radev, vise à accueillir et à soutenir les plus jeunes. «Et vous qui connaissez le drame de l’émigration, je me permets de vous suggérer de ne pas fermer les yeux, le cœur et la main – comme en témoigne votre tradition – à celui qui frappe à vos portes.»
La Bulgarie a toujours été un pont reliant l’Est et l’Ouest, capable de favoriser la rencontre entre des cultures, des ethnies, des civilisations et des religions différentes, qui depuis des siècles ont coexisté ici en paix, a continué le Saint-Père, avant de conclure en lançant: «Que Dieu bénisse la Bulgarie, la garde pacifique et accueillante et la rende prospère et heureuse !»
L'intégralité du discours du Pape aux autorités de Bulgarie
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici