Le Pape, inquiet, exhorte à promouvoir la paix en Libye
Vatican News
Le Saint-Père, devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre, a confié prier pour la Libye et s’est dit «très préoccupé par la situation dramatique» dans le pays. Alors que depuis plusieurs jours les combats se sont intensifiés entre les forces du Gouvernement libyen d'Union Nationale (GNA) et celles du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen, le Saint-Père a appelé à la paix. «J'exhorte les organismes internationaux et ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires à relancer avec conviction et détermination la recherche d'une voie vers la cessation de la violence, qui conduira à la paix, à la stabilité et à l'unité du pays».
En interpellant la communauté internationale, le Pape François a exprimé sa proximité aux populations victimes des conflits en Libye, dont les conditions se sont encore aggravées en raison de la crise sanitaire. «Je prie également pour les milliers de migrants, réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées en Libye». La situation sanitaire, a-t-il observé, «a aggravé leurs conditions déjà précaires, les rendant plus vulnérables aux formes d'exploitation et de violence». «Il y a de la cruauté» a-t-il ajouté.
Protéger les populations
La communauté internationale est ainsi invitée «à prendre à cœur leur condition, à identifier des voies et à leur fournir les moyens de leur assurer la protection dont ils ont besoin, une condition digne et un avenir d’espérance» a déclaré le Pape. Soulignant que «nous avons tous une responsabilité», et que personne ne peut se sentir étranger à cette situation, il a invité les fidèles à prier en silence.
Un pays lacéré
Toutes les tentatives de cessation des hostilités ont échoué, depuis avril 2019, sur fond d'implication croissante de puissances étrangères. Ce conflit a fait des centaines de morts, dont de nombreux civils, et poussé plus de 200.000 personnes sur les routes. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays est déchiré par une lutte armée entre deux pouvoirs: celui du gouvernement d'union, reconnu par l'ONU, à Tripoli et celui du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l'Est libyen qui ces dernières semaines a perdu du terrain.
Les forces du gouvernement d'union ont annoncé le 4 juin dernier contrôler tout Tripoli et sa banlieue, dans le sillage d'une série de revers du maréchal Khalifa Haftar, après plus d'un an de combats aux portes de la capitale. La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) s’est déclarée, jeudi 11 juin, horrifiée par des informations sur la découverte d'au moins huit charniers dans l'ouest libyen. La plupart se trouvent à Tarhouna, au sud-est de Tripoli, dernier fief des forces du maréchal Khalifa Haftar dans l'ouest du pays.
Des soutiens extérieurs
Le Premier ministre Fayez al-Sarraj a reçu le soutien militaire de la Turquie, et les analystes évoquent un retournement de la situation qui s’est alors opéré avec une nette supériorité pour les forces du gouvernement de Tripoli. Le maréchal Haftar bénéficie pour sa part du soutien de la Russie, qui, après avoir déployé des dizaines de mercenaires sur le terrain y aurait également envoyé des avions de chasse de quatrième génération, selon les Etats-Unis. Une information formellement démentie par Moscou.
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