Pape François lors de l'Angélus du samedi 26 décembre, saint Étienne, depuis la Bibliothèque du Palais apostolique. Pape François lors de l'Angélus du samedi 26 décembre, saint Étienne, depuis la Bibliothèque du Palais apostolique.  

Angélus: les petits gestes d'amour changent l'Histoire

Lors du premier angélus de l’Octave de Noël, samedi 26 décembre, le Pape François a médité sur la figure de saint Étienne, protomartyr de l’histoire de l’Église. Le Saint-Père appelle à suivre son exemple, à imiter le Christ, et à recevoir les pierres de la haine et les changer en paroles de pardon.

Delphine Allaire - Cité du Vatican

Depuis la Bibliothèque du Palais apostolique, et non depuis la fenêtre des Appartements pontificaux, le Pape François a proposé une réflexion sur le saint du Jour, saint Étienne. Un angélus tenu en privé en raison du confinement qui sévit en Italie et au Vatican.

Hier, l'Évangile parlait de Jésus «vraie lumière» venue dans le monde, lumière qui «brille dans les ténèbres et que les ténèbres n’ont pas arrêtée.» (Jn 1, 9, 5), a commencé le Saint-Père.  

Devenir témoin

Aujourd'hui, nous voyons le témoin de Jésus, Saint Étienne, briller dans les ténèbres, a relevé le Pape. «Les témoins reflètent la lumière de Jésus.» Saint Étienne faussement accusé et brutalement lapidé, mais dans l'obscurité de la haine, «il fait resplendir la lumière de Jésus: il prie pour ses meurtriers et leur pardonne». En ce sens, il est le premier martyr, c'est-à-dire un témoin, explique l’évêque de Rome, le premier d'une multitude de frères et sœurs qui continuent à porter la lumière dans les ténèbres: à savoir, des personnes qui répondent au mal par le bien, qui ne cèdent pas à la violence et au mensonge, mais brisent la spirale de la haine avec la douceur de l'amour. 

 

«Ces témoins éclairent l'aube de Dieu dans les nuits du monde», estime le Primat d’Italie, avant de livrer quelques clés pour soi-même «devenir un témoin».  

Imiter Jésus

La réponse du Saint-Père est limpide: «En imitant Jésus. C'est la voie à suivre pour chaque chrétien: imiter Jésus».

Saint Étienne donne ainsi l'exemple: Jésus était venu pour servir et non pour être servi (cf. Mc 10,45), et il vit pour servir : il devient diacre, c'est-à-dire serviteur, et assiste les pauvres dans le service de la table (cf. Ac 6,2). «Il cherche à imiter le Seigneur chaque jour et le fait jusqu’à la fin: comme Jésus, il est capturé, condamné et tué en dehors de la ville et, comme Jésus, il prie et pardonne. Lorsqu'il est lapidé à mort, il dit: "Seigneur, ne leur impute pas ce péché!" (7:60)».

Une question pourrait toutefois se poser. Et le Pape s’interroge: «Ces témoignages de bonté sont-ils vraiment nécessaires alors que la méchanceté sévit dans le monde? À quoi servent la prière et le pardon? Est-ce seulement pour donner un bon exemple?»

Les petits gestes changent l’Histoire

Non, il y a beaucoup plus, répond François. Parmi ceux pour lesquels Étienne a prié et pour lesquels il a pardonné, le texte dit qu’il y avait: «un jeune homme, nommé Saul» (v. 58), qui «approuvait sa mise à mort» (8,1).

Peu de temps après, par la grâce de Dieu, Saul se convertit et devient Paul, «le plus grand missionnaire de l'histoire», poursuit le Saint-Père. «Paul est né par la grâce de Dieu, mais par le pardon d'Etienne. C'est le germe de sa conversion. C'est la preuve que les gestes d'amour changent l'Histoire: même les petits gestes cachés, quotidiens. Parce que Dieu guide l'histoire grâce à l'humble courage de ceux qui prient, aiment et pardonnent», en déduit le Souverain pontife argentin.

Donner la lumière d’un sourire

Cela s'applique également à nous. Et François de préciser combien «le Seigneur désire que nous fassions de la vie une œuvre extraordinaire à travers les gestes ordinaires de chaque jour». Où que nous vivions, en famille, au travail, partout, «nous sommes appelés à être témoins de Jésus, ne serait-ce qu'en donnant la lumière d'un sourire et en fuyant les ombres du bavardage et des commérages».

Et puis, lorsque nous voyons quelque chose de mal, conseille le Successeur de Pierre, au lieu de critiquer, de bavarder et de nous plaindre, nous prions pour ceux qui ont mal agi et pour cette situation difficile. «Et lorsqu'une dispute survient chez nous, au lieu d'essayer de l'emporter, essayons de la désamorcer; et recommençons chaque fois, en pardonnant à ceux qui nous ont offensés».

Recevoir la haine, rendre le pardon

Saint Étienne, en recevant les pierres de la haine, a rendu des paroles de pardon. Ainsi, il a changé l'histoire, a affirmé François, insistant: «Nous aussi, nous pouvons changer le mal en bien chaque jour, comme le suggère un beau proverbe qui dit: «Sois comme le palmier: on lui jette des pierres et il fait tomber des dattes».

Et le Pape de lancer un appel à la prière pour «ceux qui souffrent de persécution au nom de Jésus. Ils sont nombreux, malheureusement». «Confions à la Vierge Marie ces frères et sœurs qui répondent avec douceur à l'oppression et qui, en tant que véritables témoins de Jésus, vainquent le mal par le bien.»

Après l'angélus

«Que l'atmosphère joyeuse de Noël, qui se prolonge aujourd'hui et qui remplit encore nos cœurs, suscite en chacun le désir de contempler Jésus dans la Crèche, puis de le servir et de l'aimer dans les personnes qui nous entourent. Ces jours-ci, j'ai reçu des messages de vœux de Rome et d'autres parties du monde. Il est impossible de répondre à chacun d'entre eux, mais j'en profite pour vous exprimer ma gratitude, en particulier pour le don de la prière, que vous avez et que vous faites pour moi, et que je vous rends volontiers. Joyeux Noël. Continuez à prier pour moi, s'il vous plaît», a par ailleurs déclaré le Pape, juste après l’angélus. 

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26 décembre 2020, 12:15