Le Pape se souvient du martyre de quatre missionnaires au Salvador
Vatican News
Dans les années soixante-dix, le Salvador est aux mains des militaires après le coup d’État de 1972. Ils gouvernent par la peur avec l’appui des escadrons de la mort qui se débarrassent de toutes les personnes soupçonnées de leur être hostiles. Après Mgr Oscar Romero qui avait osé s’opposer à haute voix contre la violence de la junte, d’autres catholiques furent assassinés au Salvador.
Le Pape rend hommage de mercredi à quatre missionnaires, les soeurs de Marynkoll Ita Ford et Maura Clarke, l’ursuline Dorothy Kazel et la volontaire laïque Jean Donovan, venues dans le pays pour aider les plus pauvres.
Il y a quarante ans, les quatre missionnaires nord-américaines sont enlevées à l’aéroport par des hommes armés. Le Pape évoque ce matin leur martyre: «Le 2 décembre 1980, elles ont été kidnappées, violées et assassinées par un groupe de paramilitaires. Elles servaient au Salvador dans le contexte de la guerre civile. Avec un engagement évangélique et en prenant de grands risques, elles ont apporté de la nourriture et des médicaments aux personnes déplacées et aidé les familles les plus pauvres.»
A l’époque, les inégalités sociales sont alors criantes: 0,5 % des propriétaires possèdent 40 % des terres et 60 % des paysans n'en possèdent aucune. La pauvreté aussi, selon les statistiques de l'ONU, la consommation de calories est la plus faible de l’Amérique continentale. Le taux d’analphabétisme est de 45%.
«Ces femmes ont vécu leur foi avec une grande générosité» affirme François et cela en fait «un exemple pour tous afin de devenir de fidèles disciples missionnaires».
Les dépouilles des religieuses et de la volontaire ont été retrouvées le jour suivant leur enlèvement, jetées dans un fossé, comme le furent des milliers d’autres corps.
Ce soir à 18h30, le cardinal Michael Czerny célébrera une messe de suffrage en leur honneur. Le sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le développement humain intégral a passé plusieurs années au Salvador après le massacre en 1989 des jésuites de l’Universitad Centroamericana José Simeon Cañas, une institution dont le jésuite canadien est devenu le vice-recteur en 1991, dirigeant également son Institut des droits de l’homme.
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