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Le Pape François lors de la prière du "Regina Caeli", le 18 avril 2021. Le Pape François lors de la prière du "Regina Caeli", le 18 avril 2021.

Regina Caeli: la foi chrétienne se vit dans le contact direct

De retour à la fenêtre du Palais apostolique pour la première fois depuis le 14 mars, le Pape François a prononcé ce dimanche midi sa méditation du Regina Caeli en insistant sur l’importance pour les chrétiens de vivre une foi incarnée, concrète, sans distance.

«En ce troisième dimanche de Pâques, nous retournons à Jérusalem, au Cénacle, comme guidés par les deux disciples d'Emmaüs, qui avaient écouté avec beaucoup d'émotion les paroles de Jésus sur la route et l'avaient ensuite reconnu "à la fraction du pain" (Lc 24, 35)», a expliqué le Pape. Les disciples se sont d’abord montrés incrédules, mais Jésus, en se laissant regarder et toucher, et en partageant le repas avec eux, démontre qu’il n’est pas un pur esprit ou un fantôme, mais bien une personne réelle.

«Cette page d'Évangile est caractérisée par trois verbes très concrets, qui reflètent en quelque sorte notre vie personnelle et communautaire: regarder, toucher et manger. Trois actions qui peuvent donner la joie d'une vraie rencontre avec Jésus vivant», a souligné le Pape.

Regarder est le premier verbe de l’amour

Jésus invite les disciples à le regarder. «Regarder n'est pas seulement voir, c'est plus, cela implique aussi une intention, une volonté, a remarqué François. C'est pourquoi il est l'un des verbes de l’amour. La maman et le papa regardent leurs enfants ; les amoureux se regardent l'un l'autre ; un bon médecin regarde son patient avec attention... Regarder est un premier pas contre l'indifférence, contre la tentation de détourner le visage des difficultés et des souffrances des autres.»

Mais ce n’est qu’une première étape. «En invitant les disciples à le toucher, à voir qu'il n'est pas un fantôme, Jésus leur indique, ainsi qu'à nous, que la relation avec lui et avec nos frères et sœurs ne peut rester "à distance", au niveau du regard. Il n’existe pas de christianisme à distance, sur le plan du seul regard» a insisté le Pape, en ce temps de distanciation et de virtualisation des rapports, qui, pour beaucoup, rend frustrant et douloureux le manque de contact physique.

«L'amour demande la proximité, le contact, le partage de la vie», a répété François, en reprenant une nouvelle fois l’exemple du Bon Samaritain, qui «ne s'est pas contenté de regarder l'homme qu'il a trouvé à moitié mort le long de la route : il s'est penché, il l’a touché, il a pansé ses blessures, l'a chargé sur son cheval et l'a emmené à l'auberge. Il en va de même pour Jésus lui-même : l'aimer signifie entrer dans une communion vitale et concrète avec lui», a redit le Pape.

Le banquet eucharistique est un signe de l’incarnation de Jésus

Enfin, manger est une nécessité vitale, mais «quand on le fait ensemble, en famille ou entre amis», cela «devient aussi une expression d'amour, de communion, de fête... Combien de fois les Évangiles nous montrent Jésus vivant cette dimension conviviale», y compris après la Résurrection, «au point que le banquet eucharistique est devenu le signe emblématique de la communauté chrétienne. Manger ensemble le Corps du Christ, c’est le centre et le cœur de la vie chrétienne», a insisté l’évêque de Rome.

«Frères et sœurs, cette page d'Évangile nous dit que Jésus n'est pas un "fantôme", mais une Personne vivante. Et quand Jésus se rapproche de nous, il nous remplit de joie», a insisté François.

«Être chrétien n'est pas d'abord une doctrine ou un idéal moral, c'est une relation vivante avec Lui, avec le Seigneur ressuscité : nous le regardons, nous le touchons, nous nous nourrissons de Lui et, transformés par son Amour, nous regardons, touchons et nourrissons les autres en tant que frères et sœurs. Que la Vierge Marie nous aide à vivre cette expérience de la grâce», a-t-il conclu.

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18 avril 2021, 12:33

Qu’est-ce que le Regina Coeli?

L’antienne Regina Coeli (ou Regina Caeli) est l’une des quatre antiennes mariales (les autres étant l’Alma Redemptoris mater, l’Ave Regina et le Salve Regina).

C’est le pape Benoît XIV en 1742 qui demanda à cette prière que soit récitée, en remplacement de l’Angélus et debout en signe de victoire sur la mort, pendant le Temps Pascal, c’est-à-dire entre le dimanche de Pâques et la Pentecôte.

Le Regina Coeli, comme l’Angélus, est récité trois fois par jour : à l’aube, à midi, et au coucher du soleil, en signe de consécration de la journée à Dieu et à Marie.

Cette antique antienne remonterait, selon une pieuse tradition, au VIème  ou au Xème siècle, tandis que sa diffusion est documentée depuis la première moitié du XIIIème siècle, lorsqu’elle est introduite dans le Bréviaire franciscain. Elle se compose de quatre courts versets, chacun desquels se termine par un Alléluia, et c’est la prière que les fidèles adressent à marie, Reine du Ciel, pour se réjouir avec elle de la résurrection du Christ.

Le pape François, le 6 avril 2015, précisément au cours de la récitation du Regina Coeli au lendemain de Pâques, a conseillé quelle devait être la prédisposition de notre cœur lorsque cette prière est récitée :

« Nous nous adressons à Marie en l’invitant à se réjouir, car Celui qu’elle a porté en elle est ressuscité comme il l’avait promis, et nous nous confions à son intercession. En réalité, notre joie est le reflet de la joie de Marie, car c’est elle qui a gardé et qui garde avec foi les événements de Jésus. Récitons dont cette prière avec l’émotion des enfants qui sont heureux parce que leur Mère est heureuse ».