Angélus: «Tendre l'autre joue ne signifie pas souffrir en silence»
Donatien Nyembo – Cité du Vatican
Commentant l'Évangile de la liturgie de ce dimanche, le Pape François remarque que Jésus propose aux disciples quelques indications fondamentales de la vie. «Le Seigneur fait référence aux situations les plus difficiles, celles qui nous mettent à l'épreuve, celles qui nous confrontent à ceux qui sont ennemis et hostiles à notre égard, ceux qui cherchent toujours à nous faire du mal». Dans de tels cas, l’évêque de Rome exhorte les chrétiens à ne pas céder à l'instinct et à la haine. Il les invite plutôt à se surpasser au point de rendre le bien au mal (cf. Lc 6, 27) en tendant «l’autre joue à celui nous frappe sur une joue».
Demander la force d’aimer
Le Souverain pontife reconnaît que l’amour des ennemis que commande Jésus pourrait paraitre, à première vue, impossible et même injuste. Mais, «le Seigneur pourrait-il nous demander des choses impossibles et injustes?», s’interroge-t-il. «Si cela ne dépendait que de nous, ce serait impossible», répond François. «Lorsque le Seigneur demande une chose, il veut la donner; quand il me dit d'aimer mes ennemis, il veut me donner la capacité de le faire». Ainsi, le Seigneur est heureux de nous donner la force d’aimer qui n’est rien d’autre que l’Esprit Saint. Il nous faudrait la lui demander.
Vaincre le mal par le bien
Quant au sentiment d’injustice que nous ressentons en «tendant l'autre joue», le Pape en élucide le sens en évoquant le récit de la passion selon l’évangile de Jean. Lors de son procès injuste devant le grand prêtre, Jésus reçoit une gifle d'un des gardes. Sa réplique consiste à demander des comptes: «Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?». Par sa question, explique le Souverain pontife, Jésus dénonce ce qui est injuste. Il nous fait comprendre que «tendre l'autre joue ne signifie pas souffrir en silence ni céder à l’injustice». Seulement, poursuit le Pape, Jésus le fait «sans colère ni violence, plutôt avec gentillesse; il ne veut pas déclencher une dispute, mais désamorcer la rancœur».
«La douceur de Jésus est une réponse plus forte que les coups qu'il a reçus. Tendre l'autre joue n'est pas le repli du perdant, mais l'action de celui qui a une plus grande force intérieure, qui vainc le mal par le bien, qui ouvre une brèche dans le cœur de l'ennemi, démasquant l'absurdité de sa haine. L’action n'est pas dictée par le calcul, mais par l'amour», explique le Pape. Ainsi, le Successeur de Pierre suggère que l'amour gratuit que nous recevons de Jésus génère dans nos cœurs une façon de faire semblable à la sienne, qui rejette toute vengeance. Car il est triste, conclut-il, que des personnes et des peuples fiers d'être chrétiens voient les autres comme des ennemis et pensent à se faire la guerre!
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