Pape François : "L'accès à l'eau nous concerne tous"
Claire Riobé – Cité du Vatican
Selon un rapport de l'ONU sur l'eau, en 2020, environ 2,2 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable à travers le monde. 800 enfants meurent toujours quotidiennement de maladies résultant de l'utilisation d'eau non potable.
Ho Avuto Sete («J'ai eu soif» en italien), organisation humanitaire créée en 2012, a fait sienne les paroles du Christ : «J'ai eu soif et vous m'avez donné à boire». L'association italienne travaille depuis 10 ans à pourvoir en eau potable les régions du monde où elle fait toujours défaut, notamment à travers le développement de réseaux d’acheminement et la construction de puits.
«L’accès à l’eau (…) nous concerne tous», a confirmé d’emblée le Pape François, devant les volontaires de Ho avuto Sete réunis au Vatican ce 21 mars. L’accès à l’eau potable et propre, «un point critique pour le présent et le proche avenir de la famille humaine (…)», est une question prioritaire pour la vie de la planète et pour la paix entre les peuples, a-t-il alerté. «La vie sur Terre dépend de l’eau; même celle des humains. Tous pour vivre, nous avons besoin d’eau sœur !»
Le continent Africain est particulièrement impacté par ce manque d’accès «à ce bien primaire». Le Saint-Père a ainsi salué les travaux passés, ces dix dernières années, des volontaires de l'organisation, dont les réseaux sont principalement déployés au Burkina Faso, au Malawi, au Sud Soudan et au Bénin.
«Le vieux vice de la guerre»
Dans la seconde partie de son message, le Saint-Père est revenu sur les choix de dépenses publiques de nombreux Etats du monde, choix «qui ne sont pas neutres» et ruinent la lutte collective contre les inégalités. «Pourquoi ne pas plutôt unir nos forces et nos ressources pour combattre ensemble les vraies batailles de civilisations : la lutte contre la faim et contre la soif; la lutte contre les maladies et les épidémies; la lutte contre la pauvreté et l’esclavage d’aujourd’hui. Pourquoi cela ?», a interrogé avec force le Souverain Pontife.
Consacrer une grande partie des dépenses en armes, en particulier, revient à «enlever une fois de plus à ceux qui manquent (le) nécessaire pour vivre», considère François. «C’est un scandale (…), combien dépense-t-on pour les armes (…) ? Moi, je ne sais pas quel pourcentage du PIB (…) mais un pourcentage élevé», condamne-t-il. Une perversion dénoncée à plusieurs reprises ces dernières semaines par le Souverain Pontife, qui «souille l’âme, salit le cœur, souille l’humanité», a-t-il réaffirmé ce jour.
«A quoi bon nous engager tous ensemble, solennellement, au niveau international, dans les campagnes contre la pauvreté, contre la faim, contre la dégradation de la planète, si nous retombons ensuite dans le vieux vice de la guerre (...) qui ramène tout et tout le monde en arrière ?», a ainsi déploré François.
Le Saint-Père a conclu l'audience en remerciant les volontaires pour leur travail effectué au cours de ces dix dernières années, les encourageant à poursuivre leur engagement au service des plus défavorisés.
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