François: le handicap, défi et opportunité pour une société en mutation
Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
À cette fondation italienne qui depuis 2015 promeut une culture en faveur des personnes atteintes d’autisme ou avec un handicap intellectuel, le Pape François a proposé ce 1er avril plusieurs axes de réflexion et d’action.
D’abord, la promotion d’une «culture de l’inclusion et de l’appartenance, contre la culture du déchet». Le handicap, a estimé François, est «un défi et une opportunité» pour bâtir une société plus inclusive. Il est «nécessaire» pour cela de sensibiliser sur les différents aspects du handicap, «en faisant tomber les préjugés». Le Saint-Père a ainsi rappelé l’inviolable dignité «de tous ces hommes et de toutes ces femmes plus fragiles et vulnérables, trop souvent marginalisés car étiquetés comme différents, voire inutiles; alors qu’en fait, ils sont d'une grande richesse pour la société».
Un changement de mentalité à poursuivre
Le Pape a relevé que de nombreuses personnes handicapées font une expérience positive de travail, mais cela devrait s’étendre «à toute la vie de la personne», à sa «vocation», a-t-il souligné, donnant en exemple saint Marguerite de Città di Castello, une jeune sainte italienne handicapée qui a vécu XIVe siècle.
L’évêque de Rome a ensuite approfondi le thème de la participation. «Mettre au centre veut dire (…) aussi faire en sorte qu’elles puissent prendre part aux initiatives de la communauté civile et ecclésiale en apportant leur contribution», a-t-il expliqué à propos des personnes handicapées. Cela requiert un «changement de mentalité». Si des grands pas ont déjà été faits, a reconnu le Souverain Pontife, il reste encore beaucoup de préjugés, d’inégalités et de discrimination.
Développer l’économie solidaire
«Faire réseau» est le troisième axe proposé ce vendredi matin par François. Autrement dit, «la solidarité dans la prière et la solidarité dans la charité, qui se fait partage concret». Le Pape a regretté la dissolution des liens sociaux provoquée par la pandémie de Covid-19, ainsi que les conséquences sociales de «la tragédie de la guerre en Ukraine».
La communauté ecclésiale et la communauté sociale «sont appelées à travailler en réseau» pour aider les plus défavorisés, a rappelé le Saint-Père.
Le dernier point qu’il a mis en avant est l’économie solidaire. Le milieu économique, a souligné le Souverain pontife, est lui aussi marqué par la culture du rejet. Il s’agit donc de «mettre la fraternité au centre de l’économie», et non pas «l’égoïsme», ni le profit personnel. Le Pape François a ainsi cité l’exemple des premières communautés chrétiennes de Jérusalem, qui mettaient tous leurs biens en commun.
De la cuisine Place Saint-Pierre
«Chers frères et sœurs, nous traversons une période de grande épreuve, mais l'approche de la Pâque du Seigneur nous rappelle que la mort n'a pas le dernier mot. Ensemble, avec nos frères et sœurs les plus fragiles, gardons le flambeau de l’espérance allumé!», a lancé le Pape en conclusion de son discours.
Il a par ailleurs évoqué une initiative qui s’est déroulée Place Saint-Pierre après cette audience, durant laquelle des personnes atteintes d'autisme ont cuisiné et offert un déjeuner à des pauvres. Aux yeux de François, cela «témoigne du style du bon Samaritain, le style de Dieu», fait de proximité, de compassion et de tendresse.
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