Regina Caeli : «On ne peut donner la paix si l’on n’est pas soi-même en paix»
Claire Riobé - Cité du Vatican
Dans l’Évangile de la liturgie de ce dimanche, au chapitre 14 de Saint Jean, le Christ fait ses adieux à ses disciples au cours de la dernière Cène. Il leur lance alors ces paroles : «Je vous laisse la paix», ajoutant immédiatement : «Je vous donne ma paix».
«Jésus prend congé avec des paroles qui expriment affection et sérénité, mais le fait dans un moment tout sauf serein», a observé le Pape François, au cours de la prière du Regina Caeli, place Saint-Pierre. Judas, en effet, vient de quitter la table pour trahir le Christ, Pierre est sur le point de le renier, et presque tous les autres disciples s’apprêtent à l’abandonner. Et pourtant, le Seigneur «ne reproche pas, il n’utilise pas de paroles sévères, il ne fait pas de discours durs», remarque le Saint-Père.
Jésus, exemple de paix dans l’agitation du quotidien
À l’agitation qui l’entoure, Jésus oppose la douceur, une attitude qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. «Un proverbe dit qu’on meurt comme on a vécu (…). Jésus éprouve la peur et la douleur, mais il ne donne pas de place au ressentiment et à la protestation. Il ne se laisse pas aller à l’amertume», insiste François. La paix qui émane de son cœur, en dépit des difficultés qui l’accablent, provient de son entière confiance et de son abandon à son père.
À notre échelle, rappelle ainsi le Sucesseur de Pierre, nous ne pouvons pas laisser aux autres la paix, si nous ne sommes pas nous-mêmes en paix.
Tous appelés à devenir «des héritiers de paix»
Cette première phrase du Christ à ses disciples, «je vous laisse la paix», ouvre un chemin de vie auquel tous les chrétiens sont conviés. Un chemin de douceur, que le Christ a incarné précisément au moment le plus difficile de sa vie, et qu'il nous demande d'emprunter en «héritiers de sa paix».
Le Seigneur, a ainsi invité François, nous demande d'être doux, ouverts, disponibles pour écouter, capables de désamorcer les tensions et de tisser l'harmonie. «En tant que disciples de Jésus, demandons-nous si nous nous comportons ainsi là où nous vivons : apaisons-nous les tensions, désamorçons-nous les conflits ?», a-t-il interrogé. «Sommes-nous trop en désaccord avec quelqu'un, toujours prêts à réagir, à exploser, ou savons-nous répondre de manière non violente, par des paroles et des actions douces ?»
Un don à demander au Saint-Esprit
La seconde phrase du Christ aux disciples, «je vous donne ma paix», nous révèle que cette dernière est avant tout un don de Dieu, à demander et à recevoir de l’Esprit-Saint. «Jésus en effet dit : "Je vous donne ma paix. Non pas comme le monde la donne, je la donne à vous"», rappelle le Souverain pontife.
L’Esprit-Saint est la présence de Dieu en nous, «la force de paix» qui désarme le cœur et le remplit de sérénité. «C’est Lui qui nous rappelle qu’à côté de nous, il y a des frères et des sœurs, non pas des obstacles et des adversaires.» L’Esprit-Saint, a appelé le Saint-Père, nous donne la force de pardonner, de recommencer, de repartir. Ainsi, plus nous sentons notre cœur agité, nerveux, porté à l’intolérance ou la colère, plus nous devons demander au Seigneur l’Esprit de la paix.
«Apprenons à dire chaque jour : "Seigneur, donne-moi ta paix, donne-moi l’Esprit Saint". Et demandons-le aussi pour ceux qui vivent à nos côtés, pour ceux que nous rencontrons chaque jour, et pour les responsables des nations», a enfin exhorté le Pape François, au terme de la prière du Regina Caeli.
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