La convivialité, alternance à la fragmentation sociale et au conflit
Xavier Sartre – Cité du Vatican
L’assemblée plénière du dicastère pour le Dialogue interreligieux, dirigé par le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, débute au lendemain de la Pentecôte, solennité lors de laquelle Paul VI, en 1964, annonça la création de l’alors secrétariat pour les non-chrétiens. 58 ans plus tard, «l’intuition du Pape Paul» qui «se basait sur la conscience du développement exponentiel des relations entre les personnes et les communautés de différentes cultures, langues et religions», précise François, s’est révélée juste. «La mondialisation et l’accélération des communications internationales font du dialogue en général, et du dialogue interreligieux en particulier, une question cruciale» juge le Saint-Père.
Cette année, le thème de l’assemblée plénière, «dialogue interreligieux et convivialité», est «opportun», au vu de la volonté de l’Église de «grandir dans la synodalité», estime le Pape. Si notre monde est toujours plus «interconnecté», il n’est pas pour autant «fraternel et convivial», remarque-t-il. Dans ce contexte, la mission du dicastère est bien de «promouvoir avec les autres croyants, de manière fraternelle et conviviale, le chemin de la recherche de Dieu, en considérant les personnes des autres religions non de manière abstraite mais concrètement, avec une histoire, des désirs, des blessures, des rêves». «Il n’y a que comme cela que l’on pourra construire ensemble un monde habitable pour tous, en paix», affirme François.
«Chaque homme et chaque femme est une tesselle d’une immense mosaïque» estime le Pape. «Être convivial avec quelqu’un signifie aussi imaginer et construire un futur heureux avec l’autre. La convivialité, en effet, fait écho au désir de communion qui habite dans le cœur de chaque être humain, grâce auquel on peut parler entre soi, échanger des projets et dessiner un futur ensemble», explique François. «La convivialité unit socialement mais sans coloniser autrui et en n’en préservant l’identité. En ce sens, elle a une pertinence politique en tant qu’alternative à la fragmentation sociale et au conflit».
C’est le fruit d’un travail souvent «caché» et «parfois aussi un peu ennuyeux», mais qui est nécessaire : Jésus n’a-t-il pas fraternisé avec tout le monde, les pécheurs comme les impurs, a rappelé le Pape François, encourageant les membres du dicastère pour le Dialogue interreligieux à «cultiver l’esprit et le style de convivialité» dans leurs rapports avec les croyants des autres religions.
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