Le Pape invite les Sœurs capucines à être des prophètes de l’écoute
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Exprimant sa satisfaction de recevoir, les Sœurs tertiaires capucines de la Sainte Famille, qui célèbrent cette année le XXIIIe chapitre général, le Saint-Père s’est également réjoui de «l’esprit d'accueil et de fraternité universelle» qui règne au sein de cette congrégation, conformément à sa relation partculière avec la "Sainte Famille". Une attitude typique, «d'un environnement familial», exprimée dans la devise du chapitre général, qui tourne autour de deux idées: l'écoute humble et la synodalité. Ce sont des paroles inspirantes, dit-il, qui ont des «racines profondes dans la vie religieuse». L'écoute «requiert tout d'abord le silence, un silence profond, un silence intérieur».
La voie du silence
«Souvent, nos propres modes de vie sont pleins de bruit», affirme le Pape, comme l'a dit saint Paul VI dans son célèbre discours de Nazareth. Élever la voix physiquement ou moralement pour beaucoup, estime-t-il, est présenté comme «la solution pour que les masses sourdes optent pour leur idée ou leur opinion, cherchant toujours un moyen de rendre leur signal plus audible, plus attrayant ou plus surprenant».
La prophétie de Jésus, selon lui, est précisément d'aller à «contre-courant», de rechercher le «silence», et de se séparer «du monde, du bruit». Ce qui permettra d'être attentifs, et avec patience, d'identifier les différents «sons, et de les distinguer». De cette façon, ce «brouhaha» initial commencera à prendre forme. Ce qui semblait discordant pourra être compris et localisé, il aura un nom, un visage. «Aucune note ne sera trop haute ou trop basse, et aucun son ne sera strident à nos oreilles, s'il trouve l'harmonie que seul notre silence peut lui donner», poursuit le Souverain Pontife, affirmant que seul «notre silence peut la lui donner, car l'harmonie se trouve, elle ne s'impose pas».
Prophètes de l’écoute
Dans son intervention, François a invité les religieuses à être des prophètes de l’écoute, en étant attentives à la voix de Dieu qui appelle «à aimer tous sans distinction, à aimer la création comme son don», comme l'enseigne saint François dans son Cantique des créatures. «C'est la mélodie qui s'impose naturellement, car elle est l'essence même de toute chose», souligne-t-il. «En elle, même la douleur, l'obscurité, la mort», trouvent leur sens, «ainsi que le frère en difficulté, celui qui a besoin de pardon, de rédemption, d'une seconde chance».
L’écoute silencieuse de Dieu et de l’homme est une attitude bénéfique, c'est à partir d’elle que, «du cacophonique» l’on arrive au «symphonique». Ce n'est pas une utopie, pense François, que «si nous sommes vraiment convaincus qu'élever la voix n'est pas le chemin, que la seule voie est Jésus». «Je ne vous cache pas que c'est le chemin de la croix, de l'humilité, de la pauvreté, du service», insiste-il. C'est la voie choisie par saint François, et par leur fondateur Luis Amigó, qui méditait chaque jour sur la Passion, les invitant à embrasser le style de la petitesse et de la mortification comme chemin vers le ciel.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici