Pour le Pape, le développement est une réponse à la migration forcée
Depuis sa création en 1972, en cohérence avec l'Évangile et la doctrine sociale de l'Église, cette fédération, composée de 90 organisations opérant dans plus de 80 pays, offre «une contribution précieuse» à la lutte contre toutes les formes de pauvreté et de marginalisation, à la protection de la dignité humaine, à l'affirmation des droits humains et à la promotion de la croissance des communautés et institutions locales, a d’emblée loué le Saint-Père, qualifiant ses bénévoles de «tisseurs de paix» et «d’artisans de la charité et du développement».
«Une petite pièce quotidienne à la mosaïque de la fraternité»
«Vous êtes un beau signe de l'Église mère générant de l'espérance dans un monde accroché aux scandales de la faim et des guerres. Votre témoignage est une réponse concrète à ceux qui ne croient plus en une paix possible. Avec votre engagement, vous montrez que chaque petite pièce quotidienne peut construire la grande mosaïque de la fraternité», a-t-il poursuivi.
Le Pape les a encouragés à bâtir ce «monde de solidarité», dans lequel «chacun se sent bienvenu et n'est pas contraint de renoncer à ses rêves», à l’heure où «l'ombre d'une troisième guerre mondiale plane sur le destin de nations entières». Le Saint-Père, pensant en particulier aux personnes âgées, aux femmes et aux enfants, a interpellé: «Quel avenir construisons-nous pour les nouvelles générations?» Une question qui devrait toujours, selon lui, accompagner les décisions prises au niveau international.
Une prédisposition d'esprit à rencontrer son prochain
Le Souverain pontife a ensuite partagé trois points de réflexion. D’abord sur la signification d’être «volontaire» aujourd’hui. «Il s'agit d'un signal décisif et courageux d'ouverture, de disponibilité envers son prochain, proche ou lointain. Parce que regarder au-delà des frontières devient une prédisposition de l'esprit à rencontrer son prochain, un témoignage d'amour pour l'humanité», a répondu le Pape.
«Tous frères en humanité et en amour», a-t-il abondé, évoquant un deuxième objectif concernant la paix.
La paix piétinée en Ukraine
La paix est blessée, foulée aux pieds en Ukraine et dans de nombreux autres endroits de la planète, a déploré François. Lorsque la paix fait défaut, lorsque les «raisons» de la force prévalent, les gens souffrent, les familles se déchirent, les plus fragiles sont laissés seuls. «La paix dans la justice est une condition nécessaire pour une vie digne, pour construire ensemble un avenir meilleur», a-t-il martelé aux volontaires.
«Le monde n’a pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, d’artisans de paix ouverts au dialogue sans exclusions ni manipulations» (Message pour la 53e Journée mondiale de la paix du 1er janvier 2020).
Le dévoppement, solution aux enjeux migratoires
Le troisième objectif implique le développement. Chaque personne, chaque peuple a besoin des conditions de base pour une vie digne: avec la paix, le logement, les soins de santé, l'éducation, le travail, le dialogue et le respect mutuel entre les cultures et les croyances. «La promotion humaine reste un engagement auquel nous devons nous consacrer avec empressement, vigueur, créativité et avec des instruments adéquats», a réaffirmé François, plaidant pour un développement intégral -de la personne et du contexte dans lequel elle vit-.
«Pensons au nombre de jeunes qui, aujourd'hui, sont contraints de quitter leur patrie à la recherche d'une existence digne; au nombre d'hommes, de femmes et d'enfants qui affrontent des voyages inhumains et des violences de toutes sortes, en quête d'un lendemain meilleur; au nombre de ceux qui continuent à mourir sur les routes du désespoir, tandis que leur sort est discuté ou détourné!», a lancé le Souverain Pontife, évoquant la migration forcée -pour échapper aux guerres, à la faim, aux persécutions ou au changement climatique- comme l'un «des grands maux de notre époque». Ce «mal (ne pourra être) combattu à la racine» qu'en assurant un véritable développement dans chaque pays.
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