Angélus: éviter le gaspillage des dons et le rejet des autres
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
«Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux», cette première béatitude selon l'Évangile de Matthieu reste fondamentale, rappelle François. Qui sont les «pauvres en esprit»?, s’interroge tout d’abord le Pape, expliquant ensuite que «ce sont ceux qui savent qu'ils ne se suffisent pas eux-mêmes, qu’ils ne sont pas autosuffisants et vivent comme “des mendiants de Dieu’’».
Ils ont besoin de Lui, et reconnaissent que le bien vient de Lui, comme un don, comme une grâce. «Ceux qui sont pauvres en esprit chérissent ce qu'ils reçoivent; ils souhaitent donc qu'aucun cadeau ne soit gaspillé», affirme-t-il.
Éviter le gaspillage
Le Pape explique que «ne pas gaspiller» nous permet d'apprécier la valeur de nous-mêmes, des personnes et des choses, déplorant que ce principe soit malheureusement souvent ignoré, notamment dans les sociétés les plus riches, où «la culture du gaspillage et de la mise au rebut dominent». Et Jésus, Lui-même, relève le Saint-Père, nous montre l'importance de ne pas gaspiller: par exemple après la multiplication des pains et des poissons, lorsqu'il demande de récupérer les restes de nourriture afin que rien ne soit perdu (cf. Jn 6, 12).
«Ne pas gaspiller "le don" que nous sommes»
Au cours de l’angélus, François n’a aussi pas manqué de rappeler aux fidèles présents place Saint-Pierre, que chacun de nous est un bien, quels que soient les dons qu’il possède. «Chaque homme, chaque femme, est riche non seulement de talents, mais aussi de dignité; est aimé de Dieu, a de la valeur, et est précieux».
Le Christ, affirme-t-il, nous rappelle que nous sommes bénis non pas pour ce que nous avons, mais pour ce que nous sommes. La vraie pauvreté, alors, c'est quand une personne «se laisse aller et se jette, se gaspille». Le Pape invite donc à «lutter, avec l'aide de Dieu, contre la tentation de nous considérer comme inadéquats, erronés et de nous apitoyer sur notre sort».
Prendre soin des dons que nous avons
Environ un tiers de la production alimentaire totale est gaspillée chaque année dans le monde. Et cela alors que tant de gens meurent de faim. Les ressources de la création ne peuvent pas être utilisées ainsi, affirme François, souhaitant que les biens soient gardés et partagés, afin que personne ne manque du nécessaire. «Ne gaspillons pas ce que nous avons, mais répandons une écologie de la justice et de la charité», exhorte le Souverain pontife.
Le rejet des autres
Dans son intervention, le Pape est également revenu sur la culture du rejet qui dit: «je t'utilise aussi longtemps que j'ai besoin de toi; quand tu ne m'intéresses plus ou que tu me gênes, je te jette», une autre attitude que déplore le Saint-Père, soulignant que les plus fragiles sont ainsi traités: les enfants à naître, les personnes âgées, les nécessiteux et les défavorisés.
«Mais les gens ne peuvent pas être jetés, jamais!», lance-t-il, car, chacun est un «don sacré et unique, à tout âge et dans toutes les conditions». Il invite à respecter et toujours promouvoir la vie.
François pour terminer, exhorte les chrétiens à réfléchir sur: «Comment chacun vit la pauvreté d'esprit? La place que l’on fait à Dieu». Il invite également à se demander «si l’on croit qu'Il est notre bien, notre vraie, grande richesse? (...) Considérons-nous les plus fragiles comme des dons précieux, que Dieu nous demande de garder? Et si nous nous souvenons des pauvres, à qui manquent le nécessaire ?».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici