Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris  

Mgr Ulrich: Benoît XVI a montré l’importance de la foi pour toute société

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, se souvient de ses rencontres avec Benoît XVI, homme «attentif et fraternel». Il revient aussi sur le discours marquant qu’il avait prononcé en 2008 au Collège des Bernardins, invitation à donner à la foi sa juste place dans la société.

Entretien réalisé par Jean-Charles Putzolu / Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Une relation de confiance et d’estime. Avant d’être nommé archevêque de Lille le 1er février 2008 par Benoît XVI, Mgr Laurent Ulrich était vice-président de la Conférence des évêques de France, où il avait aussi occupé d’autres fonctions. C’est à partir de cette période, durant six années, qu’il rencontre «très régulièrement» le Souverain pontife bavarois, ce qui lui permet de mieux connaître la personnalité du Successeur de Pierre. «On sentait qu’on nouait avec lui une relation qui se perpétuait d’année en année», témoigne celui qui est aujourd’hui archevêque de Paris. «On se sentait connu et reconnu. Il nous écoutait, et il était très attentif à ce que nous vivions dans l’Église de France», souligne-t-il. Benoît XVI était un homme «très attentif et très fraternel», décrit-il encore, qui avait noué une bonne relation avec l’épiscopat français.


L’art de transmettre la foi

Comme le rappelle par ailleurs le communiqué de l’Élysée paru le 31 décembre dernier, jour de la mort du Pape émérite, «son affection pour la France lui valut d’être nommé membre étranger de notre Académie des Sciences morales et politiques». Mgr Ulrich se souvient du discours qu’il avait prononcé à l’Académie, parlant de son prédécesseur Andreï Sakharov et partageant ses réflexions sur la science.

L’archevêque français salue aussi «la clarté, la simplicité et la précision de son expression», qu’il avait remarquée en lisant plusieurs de ses ouvrages de Josef Ratzinger au cours de ses études de théologie, notamment Foi chrétienne hier et aujourd’hui et Le Nouveau peuple de Dieu.

Benoît XVI, poursuit-il, savait également transmettre aux jeunes la beauté de la foi catholique «dans un langage simple», en particulier à travers ses enseignements donnés lors des JMJ, par exemple sur le mystère de l’Eucharistie.

Mais c’est surtout le discours au monde de la culture, prononcé au Collège des Bernardins, à Paris, le 12 septembre 2008, que Mgr Ulrich considère d’une singulière importance.


Redonner sa place à Dieu dans la société

Le Pape Ratzinger, dans un français distingué, y a montré «avec force» «l’urgence de rappeler à travers la culture contemporaine comment la question de Dieu ne peut pas être mise de côté dans la vie d’une société». «Dans une société, la parole sur Dieu et sur la foi ne peut pas être «privatisée» mais touche la société tout entière», résume l’archevêque de Paris. Ses paroles étaient nécessaires pour rappeler combien la «foi est capable de produire quelque chose dans les cultures humaines». Le religieux «n’est pas simplement une question à résoudre personnellement», souligne Mgr Ulrich, mais à faire dialoguer avec le politique, dans une saine laïcité.  

Mgr Thibault Verny, évêque auxiliaire de Paris, sera présent aux funérailles de Benoît XVI, qui seront célébrées jeudi 5 janvier Place Saint-Pierre. Mgr Laurent Ulrich célèbrera quant à lui une messe en mémoire du Pape défunt mercredi 4 janvier à 18h30 en l’église Saint-Sulpice, à Paris.  

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03 janvier 2023, 12:58