Le Pape appelle à respecter les droits des peuples indigènes
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Les peuples indigènes jouent «un rôle fondamental» dans la protection de l’environnement et possèdent «une sagesse, non pas encyclopédique mais de la vue, de l’écoute et du toucher de la vie quotidienne» pour trouver «des solutions globales aux immenses défis que le changement climatique pose chaque jour à l’humanité». C’est ce qu’affirme le Pape François en recevant les participants à cette réunion organisée à Rome par le FIDA et dont le thème est: «leadership des peuples indigènes sur les questions de climat: solutions basées sur les communautés pour améliorer la résilience et la biodiversité».
Le monde assiste «à une crise sociale et environnementale sans précédents» remarque le Saint-Père. Pour la surmonter et prendre soin de notre maison commune, «des changements profonds de nos styles de vie, de nos modèles de production et de consommation sont essentiels» affirme-t-il. Et pour cela, «nous devrions écouter davantage les peuples indigènes et apprendre de leur forme de vie pour comprendre correctement que nous ne pouvons pas continuer à dévorer avidement les ressources naturelles».
Un nouveau dialogue
Cette prise de conscience a débuté, reconnaît le Pape. Nombreux sont ceux qui désormais appellent à «un processus de reconversion des structures de pouvoir enracinées qui régissent la société de culture occidentale et en même temps, à la transformation des relations historiques marquées par le colonialisme, l’exclusion et la discrimination», ce qui donne lieu à un dialogue renouvelé sur la construction de l’avenir. «Nous avons un besoin urgent d’actions mutualisées» insite-t-il, car «le défi environnemental que nous vivons et ses racines humaines ont un impact sur chacun de nous. Un impact non seulement physique mais aussi psychologique et culturel».
D’où cette exhortation de François aux gouvernements à reconnaître les peuples indigènes du monde entier, «avec leurs cultures, leurs langues, leurs traditions et leurs spiritualités» et à respecter «leur dignité et leurs droits en ayant conscience que la richesse de notre grande famille humaine consiste précisément dans sa diversité».
Le Pape insiste: «ignorer les communautés originaires pour la sauvegarde de la terre est une grave erreur, pour ne pas dire une grande injustice», qui risque d’empêcher une juste transition. Le travail du FIDA est en ce sens «louable» estime-t-il, puisqu’il aide les communautés indigènes dans un processus de développement autonome.
Rechercher l'harmonie
François veut ensuite s’arrêter sur deux mots clés: le bien vivre et le vivre en harmonie. Le bien vivre, «ce n’est pas la dolce vita de la bourgeoisie» précise-t-il. «C’est vivre en harmonie avec la nature, savoir chercher non pas l’équilibre mais l’harmonie qui est supérieur à l’équilibre. L’équilibre peut être fonctionnel, l’harmonie ne l’est jamais, elle est souveraine en elle-même. Savoir se mouvoir en harmonie, c’est ce qui donne la sagesse que nous appelons le bien vivre» développe-t-il.
Or, l’extraction minière ou la déforestation sont des «blessures» contre cette harmonie qui détruisent les peuples. «Quand les peuples ne respectent pas le bien du sol, de l’environnement, du temps, de la végétation, ou de la faune, ils tombent dans une posture inhumaine parce qu’ils perdent ce contact avec la terre mère».
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