L’eau, un bien primaire que le Pape appelle à préserver
Marie Duhamel – Cité du Vatican
«Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur Eau, qui est très utile et très humble, précieuse et chaste». En cette Journée mondiale de l’eau, l’auteur de Laudato si’, le Pape François qui a pris le nom du saint d’Assise, cite un extrait de son cantique du frère soleil. Dans les paroles «simples» de saint François d’Assise, on entend la beauté de la Création et la prise de conscience des défis à relever pour prendre soin de ce «bien primaire».
À l’issue de l’audience générale, le Pape a rappelé que l’eau ne peut être l’objet «de gaspillage, d’abus ou un motif de guerre». Il espère que la Conférence en cours (du 22 au 24 mars) au siège des Nations unies à New York, un «événement important», puisse «accélérer les initiatives en faveur des personnes qui souffrent du manque d’eau». François souhaite que ce «bien primaire» soit préservé, pour le bien de notre génération et de toutes celles à venir.
2 milliards de personnes privées d’eau potable
Selon un rapport des Nations unies publié à l'occasion de la Conférence de New York, environ deux milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, tandis que 3,6 milliards n'ont pas accès à des installations sanitaires fiables. Aujourd’hui, l’Afrique sub-saharienne est la région qui abrite le plus grand nombre de pays soumis au stress hydrique.
Causes des pénuries d’eau
Les pénuries d’eau sont dues non seulement au changement climatique qui favorise l’augmentation de l’évaporation de l’eau, mais aussi à l’usage qui est fait de l’eau; l’agriculture et l’industrie requièrent de grandes quantités d’eau. La pénurie d'eau devient endémique, lit-on dans le rapport onusien, qui note que la consommation d'eau a augmenté globalement d'environ 1% par an au cours des quarante dernières années et qu'elle devrait maintenir des taux de croissance similaires jusqu'en 2050.
Risque de crise mondiale
Dans son rapport, l'ONU tire la sonnette d'alarme sur le risque d'une crise mondiale de l'eau: la pénurie de cette «ressource vitale» de l'humanité ne cesse de s'aggraver en raison d'un développement excessif et d'une consommation «vampirique», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Le risque imminent est celui d'une crise mondiale, a-t-il ajouté. Le monde «s'engage aveuglément sur une voie dangereuse où l'utilisation non durable de l'eau, la pollution et le réchauffement climatique drainent l'énergie vitale de l'humanité». Le stress hydrique peut engendrer de nombreuses crises, de l’instabilité financière d’un pays à l’insécurité alimentaire de sa population. Le manque d’eau peut également, comme le souligne le Pape, être à l’origine de conflit et de migration.
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