François aux fidèles sud-coréens: «l’avenir ne se construit pas avec des armes»
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En s’adressant au peuple sud-coréen, représenté par quelque 200 pèlerins venus au Vatican pour assister à la bénédiction d’une statue du martyr André Kim Taegon dans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre, le Pape François a exprimé son «rêve de paix» pour la péninsule coréenne. Selon le Saint-Père, la dévotion du saint coréen témoigne «que l'avenir ne se construit pas avec la force violente des armes, mais avec celle, douce, de la proximité».
Saint André Kim Taegon, une «semence précieuse»
Dans son discours, le Saint-Père est d’abord revenu sur son voyage en Corée du Sud en août 2014, à l’occasion de la VIe Journée de la jeunesse asiatique. Pendant cette visite, François s’est rendu au sanctuaire de Solmoe, près de la maison où saint André Kim, premier prêtre coréen, est né et a grandi, et où le Souverain pontife a prié en silence «pour la Corée et pour les jeunes». «Lorsque je pense à la vie intense de ce grand saint, les paroles de Jésus me viennent au cœur: "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit" (Jn 12, 24)» a déclaré le Pape, avant de préciser que le saint André Kim est «une semence précieuse: lui, le premier prêtre martyr coréen, a été tué très jeune, peu de temps après avoir été ordonné». À l’image de ce martyr, l’Église coréenne, selon François, nous rappelle «qu’on ne peut se proclamer chrétien sans être disposé à suivre jusqu’au bout le chemin de l’amour».
Le Pape a également souligné la «grande ardeur pour la diffusion de l’Évangile» du martyr coréen, qui s’est «consacré à l’annonce de Jésus avec noblesse d’esprit, sans reculer devant le danger et malgré de nombreuses souffrances», relatant que son grand-père et son père avaient été martyrisés avant lui, contraignant sa mère à vivre comme une mendiante.
Devenir des "apôtres de la paix"
En prenant pour exemple la dévotion du martyr coréen, François a appelé l’Église coréenne, riche en «vocations sacerdotales», à «chasser» et «envoyer» les prêtres en mission, sans quoi «il y aura plus de prêtres que de personnes». Il a enjoint les fidèles sud-coréens à continuer à annoncer l’Évangile, mais en «construisant toujours la communion».
François les a également invités à redécouvrir la vocation «d’"apôtres de la paix" dans tous les domaines de la vie». «Alors qu'Andrew Kim étudiait la théologie à Macao, il a dû assister aux horreurs des guerres de l'opium; pourtant, dans ce contexte conflictuel, il a réussi à être une graine de paix pour beaucoup» a détaillé le Souverain pontife. «C'est une prophétie pour la péninsule coréenne et pour le monde entier: c'est un encouragement à devenir des compagnons de route et des témoins de la réconciliation; c'est le témoignage crédible que l'avenir ne se construit pas avec la force violente des armes, mais avec celle, douce, de la proximité. Confions à saint André Kim le rêve de paix de la péninsule coréenne, qui est toujours dans mes pensées et mes prières».
Confier l'Église aux jeunes à l'approche des JMJ 2027
Le Pape a conclu en rappelant que les Journées mondiales de la Jeunesse de 2027 se tiendraient à Séoul, et qu’il souhaitait ainsi confier l’Église coréenne aux jeunes, tout en les mettant en garde contre «les faux mythes de l’efficacité et de la consommation». Or, selon François, «le cœur des jeunes cherche autre chose, il est fait pour des horizons beaucoup plus vastes». Il appelle donc les fidèles présents à prendre soin des jeunes, à les chercher, les écouter et leur annonce la beauté de l’Évangile «afin que, intérieurement libres, ils deviennent des témoins joyeux de la vérité et de la fraternité».
60 ans de relations diplomatiques
Cette année marque les soixante ans des relations diplomatiques entre la Corée du Sud et le Saint-Siège. À cette occasion, selon l'agence de presse coréenne Yonhap News Agency, le conseiller présidentiel pour la société civile Kang Seung-kyoo est en déplacement au Vatican jusqu'au lundi 18 septembre. D'après le communiqué de presse du bureau présidentiel, le représentant sud-coréen est chargé de transmettre la gratitude du président sud-coréen au tout premier État à avoir envoyé une délégation diplomatique en Corée après la libération de la colonisation japonaise (1910-1945).
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