François, «Écoutez les jeunes qui demandent d'éradiquer le gaspillage alimentaire»
Vatican News
Ceux qui cherchent de la nourriture dans les ordures, de la nourriture que «d'autres jettent avec mépris», sont les pauvres et les nécessiteux du monde, a déclaré le Souverain pontife en appelant les hommes et les femmes de bonne volonté à cesser de gaspiller la nourriture, qui a été scandaleusement réduite à une simple marchandise.
Dans un message adressé au secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation à la réduction des pertes et gaspillages alimentaires, vendredi 29 septembre, le Pape a souligné qu'il est de plus en plus nécessaire de tenir compte du cri des jeunes qui, a-t-il dit, «nous demandent ouvertement d'éradiquer, une fois pour toutes, les effets néfastes que les pertes et gaspillages alimentaires causent aux personnes et à la planète».
Qualifiant le fléau des pertes et gaspillages alimentaires «d'aussi préoccupant et néfaste que la tragédie de la faim qui afflige si cruellement l'humanité», il a déclaré que ces deux tragédies sont «unies par une racine sous-jacente: une culture dominante qui a conduit à la déformation de la valeur de la nourriture, la réduisant à une simple marchandise». «C'est un égoïsme qui, entre autres, se traduit par la logique actuelle du profit qui régit les relations sociales et l'exploitation irrationnelle et vorace des ressources naturelles», a-t-il ajouté.
Selon la FAO, en 2019, 14% des aliments produits ont été gâchés, et 1,4 milliard d'hectares de terres - soit 28 % des superficies agricoles du monde - servent annuellement à produire de la nourriture perdue ou gaspillée.
Nécessité d'un changement radical
Le Saint-Père a appelé à un changement radical de paradigme qui nous pousserait à «ne plus nous limiter à lire la réalité en termes d'économie ou de profit insatiable». Il a réitéré la nécessité de ne jamais ignorer le fait que la nourriture a un fondement spirituel et que sa bonne gestion implique la nécessité d'adopter un comportement éthique.
Dans son message, François a également déclaré qu’il était faux de continuer à désigner la croissance de la population mondiale comme la cause de l'incapacité de la terre à nourrir suffisamment tout le monde, «parce qu'en réalité, les véritables raisons de la prolifération de la faim dans le monde sont l'absence d'une volonté politique concrète de redistribuer les biens de la terre, afin que chacun puisse bénéficier de ce que la nature nous donne, et la destruction déplorable de la nourriture pour le bénéfice économique».
Le gaspillage alimentaire est l'une des «formes les plus graves de gaspillage» a noté l’évêque de Rome, et il témoigne d'un «mépris arrogant pour tout ce qui, en termes sociaux et humains, se cache derrière la production alimentaire».
Celui qui s'endort le ventre vide est notre frère
«Jeter de la nourriture à la poubelle signifie ne pas apprécier les sacrifices, le travail, les coûts de transport et d'énergie impliqués dans l'apport d'une nourriture de qualité à la table. C'est mépriser ceux qui travaillent chaque jour dans l'agriculture, l'industrie et les services pour fournir des aliments qui, en étant perdus ou gaspillés, ne remplissent pas leur objectif louable», s'est-il exclamé.
Enfin, le Pape François a insisté sur la nécessité de raviver la conscience de notre appartenance commune à l'unique famille humaine universelle. «Celui qui s'endort le ventre vide est notre frère», a-t-il déclaré, «partager avec lui ce que nous avons est un impératif à la fois de justice et de solidarité fraternelle née des relations familiales».
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