Veillée œcuménique, le silence «essentiel» à la vie de l’Eglise
Après l'écoute de témoignages de réfugiés d’Alep en Syrie, de Bogota en Colombie, ponctuées de chants par une chorale serbe orthodoxe et d’un chant nigérien, et après une cérémonie d'action de grâce conduite par des jeunes du monde entier, le Saint-Père, près de la Croix au pied de laquelle des fleurs et un gilet de sauvetage ont été déposés, a pris la parole, remerciant d’abord la communauté de Taizé pour cette initiative intitulée, «Together» (Ensemble, en français).
À la veille de la retraite spirituelle qui précède l’Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, François est revenu sur le sens du mot «synode»: «Marchons ensemble, pas seulement les catholiques, mais tous les chrétiens, tout le peuple des baptisés, tout le Peuple de Dieu, parce que seul l’ensemble peut être l'unité de tous», et a délivré un discours sur l’importance du silence.
Le silence, essentiel dans la vie du croyant
Le silence, a développé l’évêque de Rome, «se trouve au début et à la fin de l'existence terrestre du Christ», «Ce soir, nous, chrétiens, nous nous tenons en silence devant le Crucifix de Saint-Damien, comme des disciples à l’écoute devant la croix, la cathèdre du Maître»
Un silence qui n’est pas vide, a-t-il ajouté, mais «rempli de foi, d'attente et de disponibilité». Un silence, a repris François, devant des centaines de jeunes de différentes confessions, auquel «nous ne sommes plus habitués», et que «nous avons même parfois du mal à supporter, parce qu'il nous met face à Dieu et face à nous-mêmes».
Aux côtés du Pape François étaient présents le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée, l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, le Patriarche Ephrem II d’Antioche, le père Thaoufilos El-Soryan de l’Église copte orthodoxe et de nombreux autres responsables de différentes Églises.
Le silence, essentiel dans la vie de l’Eglise
Les Actes des Apôtres racontent qu'après le discours de Pierre au Concile de Jérusalem, «toute la multitude garda le silence» (Ac 15, 12), a continué François, «Cela nous rappelle que le silence, dans la communauté ecclésiale, rend possible la communication fraternelle, dans laquelle l'Esprit Saint harmonise les points de vue.»
Ainsi, «être synodal, veut dire s'accueillir les uns les autres ainsi, en ayant conscience que nous avons tous quelque chose à témoigner et à apprendre, en nous mettant ensemble à l'écoute de "l’Esprit de vérité" (Jn 14, 17) pour savoir ce qu'il "dit aux Églises" (Ap 2, 7)», a poursuivi le Souverain pontife, avant de demander à l’Esprit le don de l’écoute pour les participants au Synode.
Le silence, essentiel sur le chemin de l’unité des chrétiens
En troisième partie de son discours, le Saint-Père est revenu sur le silence comme élément fondamental sur le chemin de l’unité des chrétiens. «L'unité des chrétiens grandit en silence devant la Croix, comme les semences que nous recevrons et qui représentent les différents dons accordés par l'Esprit Saint aux diverses traditions: nous avons le devoir de les semer, avec la certitude que Dieu seul donne la croissance (cf. 1 Co 3, 6)», a-t-il rappelé.
Enfin, François a invité son assemblée à «réapprendre à faire silence: pour écouter la voix du Père, l'appel de Jésus et le gémissement de l'Esprit. Demandons que le Synode soit un kairos de fraternité, un lieu où l'Esprit Saint purifie l'Église des bavardages, des idéologies et des polarisations».
L’icône de la Vierge "Salus populis Romani" a été apportée place Saint-Pierre, chère aux habitants de la Ville éternelle et au Souverain pontife puisque c'est devant elle qu'il se recueille avant et après chaque voyage apostolique.
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