Pour François, Pie VII fut un pasteur courageux et un défenseur de l’Église
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Pie VII est indéniablement associé pour le grand public aux vicissitudes nées de la Révolution française et à son face-à-face avec l’empereur des Français, Napoléon Ier. Mais Barnaba Chiaramonti, appelé au siège de Pierre en 1800 pour succéder à Pie VI qui avait dû faire face aux bouleversements sociaux et politiques de la Révolution, ne doit pas être réduit à cette période de l’histoire. Il fut aussi un pasteur qui «se distingua par le charisme et la bonté d’âme», souligne François dans une lettre signée du 21 septembre et adressée à Mgr Douglas Regattieri, évêque de Cesena-Sarsina, en Italie, diocèse dans lequel ce fils d’une famille noble vit le jour en 1742.
Bénédictin, homme de grande culture, ses qualités humaines et intellectuelles lui permirent de se faire remarquer et d’être ordonné évêque à l’âge de 40 ans et d’occuper la tête des diocèses de Tivoli puis d’Imola. Lors de ces années, «il n’hésita pas, en première personne, à se prodiguer pour le soin du peuple, s’engageant avec dévotion à soulager les nombreuses souffrances de ceux qui étaient affligés de conditions précaires», écrit François.
Pie VII, «homme d’une intelligence clairvoyante» aux yeux de l’actuel évêque de Rome, fut une «personnalité d’une foi profonde, d’une douceur, d’une humanité et d’une miséricorde qui se distingua par sa compétence et sa prudence face à qui entravait la Libertas Eccelsiae». D’où des sentiments de «gratitude et d’admiration» de la part de François «pour l’hérédité spirituelle qu’il a laissée et la franchise évangélique avec laquelle il a soutenu les difficiles épreuves durant ses vingt-trois ans de pontificat».
Exil à Savone et à Fontainebleau
«Malgré les tumultes politiques et sociaux qui ont marqué ce siècle-là, il a accueilli, en s’abandonnant en toute confiance à la volonté de Dieu, l’humiliation de l’exil avec une exemplaire docilité, offrant tout au Seigneur pour le bien de l’Église», poursuit le Pape. Pie VII fut emprisonné en 1809 sur ordre de Napoléon Ier et gardé à Savone jusqu’en 1812, avant d’être transféré au château de Fontainebleau où il restera jusqu’en janvier 1814, date de sa libération.
Dans ces circonstances, Pie VII se révéla d’une «grande sagesse avec laquelle il sut se faire “ambassadeur de paix” auprès de ceux qui exerçaient le pouvoir», note François. «Il a tout fait pour ne pas manquer à sa mission de “gardien et de guide du troupeau” et, malgré les restrictions qui lui furent imposées, il a poursuivi sans aucune crainte l’annonce de la force consolatrice de l’Évangile du Christ».
En saluant les fidèles du diocèse de naissance de Pie VII, le Pape François les invite à «faire connaitre de manière adéquate» sa «vie» et son «œuvre pastorale» de manière «à susciter la même passion au service du prochain et de l’édification d’une société harmonieuse, et d’indiquer la paix comme comme chemin d’espérance, de dialogue respectueux et de réconciliation chrétienne».
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