Le kérygme, centre de la mission de l’Église pour François

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Le Souverain pontife a reçu dans la salle Clémentine ce vendredi 26 janvier les participants à l’assemblée plénière du dicastère pour la Doctrine de la Foi. Leur souhaitant la bienvenue, il a commencé par rappeler leur rôle de conseillers, de l’évêque de Rome mais aussi de ceux du monde entier, afin «d'annoncer l’Évangile dans le monde entier, en promouvant et en protégeant l’intégrité de la doctrine catholique sur la foi et la morale, en puisant au dépôt de la foi et en recherchant également une intelligence toujours plus profonde face aux nouvelles questions».

En 2022, avec le motu proprio Fidem servare, le Saint-Père avait réorganisé le dicastère en y créant deux sections. D’abord la section disciplinaire qui doit «assurer attention et rigueur dans l’application de la législation canonique en vigueur, en particulier dans la gestion des cas d’abus sur mineurs de la part de clercs» et promouvoir la formation canonique. Ensuite la section doctrinale qui doit bénéficier de «plus d’espace et d’attention» et «où ne manquent pas de théologiens préparés et de personnel qualifié, y compris pour le travail dans la fonction matrimoniale et dans les archives».

Sacrements, dignité, foi

Dans son discours, le Souverain pontife a insisté sur l’administration des sacrements aux fidèles, un thème discuté lors de l’assemblée plénière de cette année. «Par les sacrements, les croyants deviennent capables de prophétie et de témoignage. Et notre temps a besoin avec une urgence particulière de prophètes de vie nouvelle et de témoins de charité» a souligné le Pape.

'Dignité' est le deuxième mot-directeur du discours de François. Rappelant que le dicastère travaille actuellement à un document sur la dignité, le Pape a demandé aux membres du dicastère d’aider l’Église à se faire proche «de tous ceux qui, sans proclamations, dans la vie concrète de chaque jour, luttent et paient de leur personne car ils défendent les droits de ceux qui ne comptent pas».

Enfin, le successeur de Pierre a mis en évidence le mot 'foi' qu’il relie à deux événements: les dix ans de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium et le Jubilé 2025 au cours duquel «nous renouvellerons la foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, espérance de l’histoire et du monde».

L’importance de l’Évangélisation

En citant son prédécesseur Benoît XVI, qui fut préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi pendant 25 ans et qui constatait que la foi est «niée, raillée, marginalisée et ridiculisée», François alerte la délégation dicastérielle sur l’urgence de travailler à «la centralité du kérygme dans la vie et dans la mission de l’Église». Le kérygme désigne le centre de la foi catholique qui proclame que Jésus est ressuscité pour l’humanité.

Pour François, le dicastère chargé de «garder la foi» doit aujourd’hui accompagner l’Église dans une réflexion et un discernement «afin que toute la communauté s’emploie à une réelle conversion pastorale et missionnaire kérygmatique». Un engagement indispensable dans le chemin synodal en cours et l’arrivée du Jubilé souligne le Saint-Père. «Ce qui est essentiel pour nous, plus beau, plus attrayant et en même temps plus nécessaire est la foi en Jésus-Christ» a-t-il poursuivi.

Bénédiction des couples irréguliers

Enfin François est revenu sur la déclaration Fiducia Supplicans concernant la bénédiction des couples irréguliers publiée le 18 décembre 2023, qui avait engendré de nombreuses réactions. Il a insisté sur le fait qu’aucune perfection morale n’est exigée pour recevoir ces bénédictions hors de tout contexte liturgique, et que ces bénédictions ne concernent pas l’union mais «simplement les personnes qui ensemble en ont fait la demande».