François demande aux policiers italiens du Vatican d'avoir à cœur le bien de tous

Amedeo Lomonaco – Cité du Vatican

C'est la répétition d’un mot –«merci»- qui a marqué le début du discours adressé par le Pape aux responsables et au personnel de l'Inspection de la sécurité publique du Vatican. «Tout d'abord merci pour le travail fidèle et patient» garanti «à tous ceux qui viennent au Vatican», a déclaré le Souverain pontife. Il a également exprimé sa gratitude pour «un engagement délicat, qui mérite d'autant plus d'être apprécié qu'il est réalisé quotidiennement, tous les jours -et toutes les nuits!- de l'année». Un travail «aux implications multiples, fait de prévention patiente, de vigilance sur le terrain, de la gestion de situations imprévues, parfois dangereuses, dans la plupart des cas traitées avec discrétion et sans ostentation».

Une «tâche lourde» confiée aux «artisans de la paix dans la société»

François a ensuite rappelé que saint Jean XXIII avait qualifié le travail des forces de l'ordre de «tâche lourde, qui exige de grandes qualités morales et surtout le dévouement et l'abnégation pour la réalisation du bien commun». Une tâche, toujours selon le Pape Roncalli, confiée aux «bons serviteurs de la communauté humaine et aux artisans de la paix dans la société».

«Des mots chargés de sens», a souligné François, «qui expriment bien à la fois les attentes -parfois très exigeantes- à votre égard et les idéaux qui vous animent».«Le bien commun et la paix dans la société ne s'improvisent pas et ne s'épanouissent pas toujours spontanément», a déploré l’évêque de Rome, avant d’ajouter que cela implique «qu'il y ait des personnes qui, face au mal, ne restent pas les bras croisés, mais prennent la responsabilité d'intervenir, de protéger les victimes et de ramener à l'ordre les transgresseurs, en ayant toujours à cœur le bien de tous».

Les dirigeants et le personnel de l’Inspection de sécurité publique italienne, responsable d'assurer la sécurité au Vatican, reçus par le Pape ce samedi 10 février.

L’uniforme, un gage de confiance

Le Saint-Père a conclu en soulignant que les forces de police étaient aussi des interlocuteurs de confiance. Les «voitures bleues [voitures de police italiennes] deviennent souvent un point de référence également pour tant d'autres besoins moins institutionnels, mais non moins importants sur le plan humain», a précisé François, en les détaillant ensuite: «de la demande d'informations, aux petits incidents imprévus, ou à ceux qui s'adressent à vous pour exprimer un malaise, ou parce que, se sentant marginalisés, ils recherchent un peu de compréhension et d'empathie». Selon François, les gens savent que «lorsqu'il y a un uniforme, on peut faire confiance».

L'Inspection de la sécurité publique du Vatican

L'Inspection de la sécurité publique du Vatican est unique au monde. Il s'agit d'un bureau de police de l'État italien qui exerce ses fonctions sur un autre territoire, celui du Vatican. Les accords du Latran, signé le 11 février 1929 entre le Saint-Siège et l'Italie, prévoyaient que la place Saint-Pierre, bien que faisant partie de la Cité du Vatican, serait ouverte au public et soumise aux pouvoirs de police des autorités italiennes. Afin de mettre en œuvre cet accord, le ministre de l'Intérieur de l'époque a créé, par un décret de mars 1945, l’Office spécial de sécurité publique «Saint-Pierre», avec pour mission spécifique de garantir la sécurité de la place Saint-Pierre et celle des Souverains pontifes dans tous leurs déplacements sur le territoire italien. Par la suite, en juin 1954, l’Office a pris le nom d'Inspection générale de la sécurité publique au Vatican, jusqu'en mars 2001. Depuis, il s’intitule Inspectorat de sécurité publique «Vatican».