Vivre la vulnérabilité, un mode de vie à apprendre de Jésus, selon François
Jean-Benoît Harel - Cité du Vatican
«Vulnérabilité et communauté entre accueil et inclusion». Le titre du deuxième séminaire de la chaire de l’hospitalité a particulièrement plu au Pape François. Il recevait ce vendredi 1er mars, 160 participants à cette réunion de trois jours à Rome, proposant une formation évangélique sur l’hospitalité et l’accueil de tous.
Le Pape a salué les sœurs de l’association Fraterna Domus, qui gèrent la maison dans laquelle s’est tenue la formation. Elle accueille tous types de personnes, comme les personnes âgées, les familles et les jeunes en difficulté, ou encore les migrants: «c’est un lieu approprié», a assuré François. Dans la salle Clémentine, il s’est enthousiasmé pour le choix du thème du séminaire «typiquement évangélique», qui associe l’accueil et la vulnérabilité. Il a ensuite proposé trois pistes de réflexion sur la manière de vivre et d'accueillir la vulnérabilité.
Être vulnérable comme le Christ
D’abord, estime le Saint-Père, «pour accueillir des frères et sœurs vulnérables, je dois me sentir vulnérable et accueilli comme tel par le Christ». Cette réciprocité vient de Jésus lui-même, qui «s'est rendu vulnérable, jusqu'à la Passion». Si le Christ a rejoint «notre fragilité, c’est pour que nous puissions faire de même avec nos frères et sœurs», a expliqué François. Rester avec le Christ, «comme des sarments dans la vigne» est ainsi le seul moyen de porter du bon fruit.
Un mode de vie à suivre
Ensuite, le Pape a incité à rester «fermement ancrés dans l'Évangile, en Jésus, qui n'a pas enseigné à ses disciples à planifier les soins aux malades et aux pauvres». La vulnérabilité ne doit pas être vue comme une question politiquement correcte ou une simple organisation de pratiques, a-t-il expliqué, pointant différents risques: «la vulnérabilité peut devenir une catégorie: "les personnes sans visage"; le service, une "performance", et ainsi de suite».
Face à ces dangers, le Souverain pontife donne la solution: vivre avec les personnes vulnérables, comme le Christ. «Jésus voulait former les disciples à un mode de vie, en étant en contact avec les personnes vulnérables, au milieu d'elles» a-t-il souligné. Les disciples ont donc été témoins lors des rencontres de Jésus avec les plus vulnérables, de «sa proximité, sa compassion, sa tendresse».
Un mode de vie que «l’Esprit Saint a ensuite imprimé en eux» lors de le Pentecôte. Puis tout au long de la vie de l’Église, l’Esprit Saint «a formé des hommes et des femmes qui sont devenus des saints en aimant les personnes vulnérables comme Jésus», a expliqué le Pape. C’est pourquoi il a insisté sur ces inconnus «devenus saints en accueillant les petits, les pauvres, les fragiles, les marginaux». Pour continuer à faire vivre ce mode de vie, François encourage chacun «dans nos communautés, [à] partager les histoires de ces témoins cachés de l'Évangile dans la simplicité et la gratitude».
Devenir témoin de la Résurrection
Enfin, François souligne que les pauvres et les personnes vulnérables sont «des protagonistes avec Jésus dans l'annonce du Royaume de Dieu». «Ils ne sont pas des objets mais des sujets», a-t-il résumé. L’exemple de Bartimée, l’aveugle de Jéricho, «est emblématique» selon le Saint-Père. Dans l’Évangile de Marc, Jésus redonne la vue à Bartimée. Il devient ensuite témoin du Christ. «Le vulnérable Bartimée, sauvé par le vulnérable Jésus, partage la joie d'être témoin de sa résurrection», a remarqué François, qui prend aussi l’exemple de Madeleine, tourmentée par sept démons, devenue ensuite le premier témoin de Jésus ressuscité.
«En résumé, les personnes vulnérables, rencontrées et accueillies avec la grâce et le style du Christ, peuvent être une présence évangélique dans la communauté des croyants et dans la société», a conclu le Saint-Père.
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