Le Pape salue un Israélien et un Palestinien qui ont chacun perdu un enfant
Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican
Leur histoire, leur présence, côte à côte, est un témoignage tangible que tout n'est pas perdu et qu'il existe une lumière pour vaincre les «ténèbres» qui s'emparent de cette époque. Bassam Aramin et Rami Elhanan, l'un Israélien et l'autre Arabe, sont «deux personnes, deux pères» unis par la plus grande douleur pour un parent: la perte d’un enfant.
Bassam Aramin a vu son enfant Abir, âgé de 10 ans, mourir d'une balle en caoutchouc tirée par un soldat israélien en 2007 alors qu'elle sortait de l'école. Rami Elhanan a perdu sa fille Smadar, âgée de 13 ans, dans un attentat-suicide palestinien à Jérusalem en 1997. Deux tragédies qui se reflètent, expressions de la violence qui frappe la Terre Sainte. Après cela, les deux hommes se sont rencontrés et ont semé leur douleur dans la bonne terre de l'espérance, pour faire pousser immédiatement des fruits du bien et de la réconciliation à partir du mal.
Le salut du Pape
En visite en Italie ces jours-ci, Bassam Aramin et Rami Elhanan ont participé à l'audience générale de ce mercredi 27 mars, dans la salle Paul VI du Vatican, assis l'un près de l'autre. À la fin de la catéchèse sur la vertu chrétienne de patience, le Pape a voulu attirer l'attention du monde sur leur histoire: «Ici, aujourd'hui, à cette audience, il y a deux personnes, deux pères. Ils sont les premiers: un Israélien et un Arabe», a-t-il déclaré.
«Tous deux ont perdu leurs filles dans cette guerre et tous deux sont amis; ils ne regardent pas l'inimitié de la guerre, mais l'amitié de deux hommes qui s'aiment et qui ont vécu la même crucifixion», a dit le Pape.
«Merci pour votre témoignage»
Bassam Aramin et Rami Elhanan sont aujourd'hui les visages les plus connus du Parents Circle Families Forum, une association de familles palestiniennes et israéliennes qui ont perdu des membres de leur famille dans le conflit en Terre sainte et qui sont animées par le désir d'une paix durable. Leur histoire est racontée en détail dans le livre primé de l'auteur irlandais Colum McCann, Apeirogon, du nom d'un polygone dont le nombre de côtés est infini. Les nuances de ces témoignages et le contexte difficile dans lequel ils ont mûri sont tout aussi infinis. François a invité les fidèles à se pencher sur l'histoire de ces deux pères, et à la considérer comme un phare en ces temps douloureux, tout en exprimant sa gratitude personnelle.
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