François, au cours de l'audience aux membres de la Fondation Sant'Angela Merici de Syracuse François, au cours de l'audience aux membres de la Fondation Sant'Angela Merici de Syracuse  (Vatican Media)

L'indifférence est un fléau, laissons-nous émouvoir par la douleur des autres

Lors de sa rencontre ce matin avec les membres de la Fondation Sant’Angela Merici de Syracuse, à Rome, à l'occasion de ses 50 ans d'activité au service de ceux qui vivent des situations particulières de fragilité, François a rappelé combien il est précieux de savoir «sécher les larmes de ceux qui souffrent» et, en même temps, de savoir pleurer avec ceux qui pleurent.

Adriana Masotti - Cité du Vatican

«En 1953, une petite image de la Madone a commencé à pleurer dans la maison des époux Iannuso». C'est dans cet événement extraordinaire que «s'enracine votre histoire et tout ce que vous réalisez avec beaucoup de générosité dans vos différents Centres», a déclaré le Pape en s'adressant samedi 6 avril aux membres de la Fondation Sant’Angela Merici de Syracuse, qu'il a rencontrés dans la Salle Clémentine au Vatican. Les origines de la Fondation, qui célèbre son 50e anniversaire, se trouvent dans ces «larmes de Marie» qui, note-t-il, «sont des larmes qui nous parlent de la compassion de Dieu pour nous tous» afin que nous ne nous «sentions pas seuls dans les moments difficiles».

“En même temps, à travers les larmes de la Sainte Vierge, le Seigneur veut délier nos cœurs, qui se sont parfois desséchés dans l'indifférence et endurcis dans l'égoïsme; le Seigneur veut rendre nos consciences sensibles, pour que nous nous laissions toucher par la douleur de nos frères et sœurs et nous pousser à la compassion pour eux, en nous engageant à les soulager, à les relever, à les accompagner.”

Transformer les larmes de Marie en gestes concrets

Par un travail quotidien où se mêlent professionnalisme et esprit de sacrifice, la Fondation exprime «par des gestes concrets les larmes versées par la Vierge Marie», poursuit François, «et en même temps son désir maternel de sécher les larmes de ses enfants». Telle est sa raison d'être.

“Et vous, frères et sœurs, vous cherchez précisément à faire cela: sécher les larmes de ceux qui souffrent, accompagner ceux qui sont dans la douleur, être aux côtés des plus faibles dans la société, prendre soin des plus vulnérables, accueillir et héberger ceux qui vivent des situations particulières de fragilité. Frères et sœurs, le service que vous rendez est précieux, et je voudrais vous dire ceci: la source de votre travail est l'Évangile, restez attachés à cette source!”

L’indissociabilité de l'amour de Dieu et du prochain

Jésus aussi, dit le Pape, s'est laissé toucher par la douleur de ceux qu'il rencontrait, jusqu'à pleurer devant la mort de son ami Lazare. Accompagner ceux qui souffrent, c'est témoigner de la compassion du Seigneur qui dit dans l'Évangile: «chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait».

“Jésus nous demande en effet de ne jamais séparer l'amour pour Dieu de l'amour pour le prochain, surtout le plus pauvre. Il nous rappelle qu'à la fin nous serons jugés non pas sur des pratiques extérieures mais sur l'amour; cet amour que, comme une huile de consolation, nous aurons su verser sur les blessures de nos frères et sœurs.”

La capacité de s'émouvoir

Le Pape François conclut son discours aux membres de la Fondation en les encourageant à «poursuivre leur chemin» et en leur demandant la grâce de savoir «pleurer avec ceux qui pleurent». Une grâce, parce qu'il est difficile aujourd'hui d'avoir la capacité de s'émouvoir de la douleur des autres.

“L'indifférence, l'individualisme qui nous ferme aux destins de ceux qui nous entourent, et cette anesthésie du cœur qui ne nous fait plus bouger devant les drames de la vie quotidienne, ces trois choses sont les pires maux de notre société. N'ayez pas honte de pleurer, de vous émouvoir pour ceux qui souffrent; ne vous privez pas d'exercer votre compassion pour ceux qui sont fragiles, car Jésus est présent dans ces personnes.”

Enfin, le Pape confie ses hôtes à la Vierge des larmes de Syracuse et les invite à agir dans l’assurance que «le bien fait à ceux qui ne peuvent pas rendre la pareille se développe de manière surprenante et inattendue».

 

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06 avril 2024, 10:34