Angélus: à l'école de Pierre, permettre à chacun la rencontre avec le Christ
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Après la célébration de la messe dans la basilique Saint-Pierre, le Pape François a présidé la traditionnelle prière de l’Angélus depuis la place Saint-Pierre, devant de nombreux fidèles. Sous une chaleur étouffante, le Pape a proposé une réflexion sur les clés données par Jésus à Pierre.
Les clés de saint Pierre
Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus dit à Simon appelé Pierre: «Je te donnerai les clés du Royaume des cieux» (Mt 16, 19). François a ainsi souligné que saint Pierre est souvent représenté avec deux clés, une en or et l’autre en argent: «ces clés représentent le ministère d'autorité que Jésus lui a confié pour servir toute l'Église». Mais, a-t-il précisé, «l'autorité est un service, et une autorité qui n'est pas un service est une dictature».
Ces clés ouvrent le Royaume des Cieux «que Jésus ne décrit pas comme un coffre-fort ou une chambre forte, mais avec d'autres images: une petite graine, une perle précieuse, un trésor caché, une poignée de levain (cf. Mt 13, 1-33), c'est-à-dire comme quelque chose de précieux et de riche, certes, mais en même temps de petit et de discret», a tenu à préciser le Successeur de Pierre. Pour y parvenir, il n’est donc nul besoin «d'actionner des mécanismes et des serrures de sécurité, mais de cultiver des vertus telles que la patience, l'attention, la constance, l'humilité», a poursuivi François.
Ouvrir les portes du Royaume des Cieux
De plus, ces clés ne doivent pas servir à fermer les portes et à les réserver à «quelques invités sélectionnés», a souligné le Saint-Père, mais au contraire, elles doivent être accessible au plus grand nombre, afin «d'aider tout le monde à trouver son chemin, dans la fidélité à l'Évangile de Jésus». «À tous, à tous, à tous», a-t-il insisté.
François a d’ailleurs érigé saint Pierre comme exemple de cette attitude ouverte, d’abord car elle n’a pas été évidente: «il a été le premier qui, pour ouvrir la porte à Jésus, a dû se convertir, et cela n'a pas été facile». En effet, Pierre a été bousculé par Jésus plusieurs fois dans l’Évangile, comme lorsque le Maître le réprime car «il refusait d'accepter la prophétie de sa passion et de sa mort sur la croix» (cf. Mt 16, 21-23).
Se laisser polir par Jésus et son Esprit
Si Pierre a reçu les clés du Royaume, ce n’était pas parce qu’il était parfait, a expliqué François, mais parce que, «s'appuyant sur la miséricorde de Dieu, il a pu également soutenir et fortifier ses frères, comme on le lui demandait».
Ainsi, à l’image de saint Pierre, l’évêque de Rome a demandé aux fidèles de s’interroger en eux-mêmes: «est-ce que je cultive le désir d'entrer, avec la grâce de Dieu, dans son Royaume et d'en être, avec son aide, le gardien accueillant aussi pour les autres? Et pour cela, est-ce que je me laisse "polir", adoucir, modeler par Jésus et son Esprit qui habite en moi?».
Enfin, en terminant, le Pape s’est tourné vers Marie, la «Reine des Apôtres», mais aussi vers les saints Pierre et Paul, leur demandant que les membres de l’Église soient «les uns pour les autres un guide et un soutien pour la rencontre avec le Christ».
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