En préparation au Jubilé, le Pape invite à construire une société aux portes ouvertes
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
42 nouveaux archevêques métropolitains des cinq continents ont reçu le Pallium des mains du Pape François, comme il est de tradition le 29 juin de chaque année en la solennité des saints Pierre et Paul. Dans son homélie, le Saint Père a invité à regarder les deux Apôtres et à se laisser inspirer par leur histoire. En proposant de méditer sur les portes qui s’ouvrent dans l’histoire de Pierre et Paul, le Saint Père s’est particulièrement arrêté sur l’image de la porte, à six mois de l’ouverture de l’année jubilaire.
Dieu ouvre les portes devant nous et nous précède toujours
Dans la première lecture, a fait remarquer le Pape, le récit de la libération de Pierre de la prison contient de nombreuses images qui rappellent l’expérience de la Pâques juive, et donc de la libération d’Israël de l’esclavage. La libération de Pierre est donc un nouvel exode, car Dieu libère son Église, son peuple enchainé, en se montrant de nouveau «comme le Dieu de la miséricorde qui soutient sa marche». Après l’ouverture miraculeuse de la porte de la prison, le portail de fer donnant à la ville s’ouvre de lui-même devant Pierre et l’Ange. Alors que l’Évangile de cette solennité nous rapporte que les clefs du Royaume ont été confiées à Pierre par Jésus, l’apôtre fait l’expérience du Seigneur qui ouvre les portes en premier. C’est Dieu qui ouvre le chemin et nous précède toujours, a affirmé François.
Des portes ouvertes à l’Apôtre Paul pour annoncer l’Evangile
Dans son chemin, l’Apôtre Paul fait lui aussi l’expérience pascale, a poursuivi le Pape. Sa rencontre avec le Ressuscité sur la route de Damas l’a transformé. La contemplation continuelle du Christ crucifié lui a fait découvrir la grâce de la faiblesse, mais aussi de la force du Christ qui vit en lui. L’Apôtre des gentils ne vit pourtant pas «une religiosité intimiste et consolatrice», comme certaines communautés qui veulent nous présenter aujourd’hui «une spiritualité de salon», a regretté François. La rencontre avec le Seigneur allume plutôt dans sa vie un zèle pour l’évangélisation, comme lui-même le reconnaîtra à la fin de sa vie. «Pour raconter comment le Seigneur lui a donné tant de possibilités d’annoncer l’Évangile –constate François– Paul utilise l’image des portes ouvertes». À son arrivée à Antioche avec Barnabé, il raconta comment Dieu avait ouvert aux nations la porte de la foi. Devant la communauté de Corinthe, il exprima sa joie du fait qu’une porte s’était ouverte toute grande à son activité. Aux Colossiens, il demanda des prières afin que Dieu puisse ouvrir une porte à leur parole et pour annoncer le mystère du Christ.
Se préparer au Jubilé en ouvrant les portes de notre cœur
Partant de l’expérience de grâce qu’ont fait les deux Apôtres Pierre et Paul, le Saint Père a souligné qu’ils «ont touché du doigt l’œuvre de Dieu, qui a ouvert les portes de leur prison intérieure, ainsi que des prisons réelles où ils étaient enfermés à cause de l’Évangile». Il a également ouvert devant eux les portes de l’évangélisation, les portant à expérimenter la joie de l’annonce aux frères et sœurs des communautés naissantes, à qui ils ont apporté l’espérance de l’Évangile. Mais certaines communautés n'apprennent toujours pas cette sagesse d'ouvrir les portes, a de nouveau regretté le Saint Père.
En communion avec le successeur de Pierre
S’exprimant sur les Archevêques Métropolitains nommés dans le cours de l’année dernière, à qui il devait remettre le Pallium, le Pape a rappelé la communion avec le successeur de Pierre. «À l’exemple du Christ, porte de brebis, ils sont appelés à être des pasteurs zélés qui ouvrent les portes de l’Évangile et qui, par leur ministère, contribuent à la construction d’une Église et d’une société aux portes ouvertes», a indiqué François.
Le Saint Père a conclu son homélie en saluant la délégation du Patriarcat Œcuménique. «Merci d’être venus manifester le désir commun d’une pleine communion entre nos Églises», a déclaré François, avant d’adresser une salutation cordiale au Patriarche Œcuménique Bartholomée, qu’il a remercié vendredi, en recevant cette délégation, pour son invitation à célébré ensemble le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, celui de Nicée, l'an prochain.
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