Recherche

6000 membres des Associations chrétiennes des travailleurs italiens reçus dans le salle Paul VI par le Pape François, ce samedi 1er juin. 6000 membres des Associations chrétiennes des travailleurs italiens reçus dans le salle Paul VI par le Pape François, ce samedi 1er juin.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Les associations chrétiennes des travailleurs italiens fêtent leurs 80 ans

Dans la salle Paul VI, le Pape François a reçu ce samedi matin 1er juin 6000 membres des Associations chrétiennes des travailleurs italiens (ACLI) à l’occasion des 80 ans de l’organisation. Le Saint-Père a encouragé les participants à cette rencontre à cultiver «un nouveau rêve de fraternité et d'amitié sociale qui ne se limite pas aux mots».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

«À quatre-vingts ans, vous êtes un peu plus jeunes que moi» a souri le Pape en accueillant 6000 membres des Associations chrétiennes des travailleurs italiens (ACLI), appelés les “aclistes”. Fondé en 1944 par le syndicaliste Achille Grandi et avec le soutien du Pape Pie XII, le mouvement vise à réunir les travailleurs catholiques autour des principes du catholicisme social.

Le Saint-Père a rendu grâce à la longue histoire de cette association: «L'ACLI est un lieu où il est possible de rencontrer des “saints d'à côté“, qui ne font pas la une des journaux, mais qui parfois changent les choses, pour le meilleur!».

Un style populaire

Pour retracer l’histoire de l’ACLI, François a choisi de s’arrêter sur cinq points, soulignant en premier lieu le style populaire de cette association présente dans plus d’une dizaine de pays. Rappelant que l'ACLI est l’un des mouvements comptant le plus grand nombre de chrétiens engagés en Italie, le Pape a insisté sur l’importance de faire partie intégrante du peuple pour «vivre et partager les joies et les défis quotidiens de la communauté».

“Dans le contexte d'une société fragmentée et d'une culture individualiste, nous avons un grand besoin de lieux où les gens peuvent expérimenter ce sentiment d'appartenance créatif et dynamique, qui aide à passer du «je» au «nous», à développer ensemble des projets pour le bien commun et à trouver les moyens de les réaliser.”

Travailler ensemble

Le Saint-Père a ensuite évoqué l’importance de la synodalité, de faire travailler ensemble des «personnes appartenant à des horizons culturels, sociaux, politiques et même ecclésiaux différents». Le mouvement étant un ensemble d’associations «multiformes et agitées», François a demandé aux ACLI de promouvoir cette diversité à l’intérieur du mouvement mais aussi dans la société, afin de se «mêler à d'autres forces de la société, de travailler en réseau et de promouvoir des projets communs».

Une société démocratique

Troisième point: la fidélité à la démocratie dont «nous avons tant besoin aujourd’hui». En effet, les ACLI continuent d’œuvrer pour «soutenir ceux qui risquent d'être marginalisés: les jeunes, auxquels sont notamment destinées les initiatives de formation professionnelle; les femmes, qui continuent souvent à subir des formes de discrimination et d'inégalité; les travailleurs et les migrants les plus fragiles, qui trouvent dans les ACLI quelqu'un capable de les aider à faire respecter leurs droits; et enfin les personnes âgées et les retraités, qui se retrouvent trop facilement “mis à l'écart“ par la société».

Le Pape a donné ensuite une définition précise de ce qu’il entend lorsqu’il défend une société démocratique: «une société dans laquelle il y a vraiment une place pour chacun, dans la réalité des faits et pas seulement dans les déclarations et sur le papier».  

L’intercession pour la paix

Ensuite, le Souverain pontife est revenu sur la culture de la paix au sein des ACLI, nées à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a rappelé les mots du cardinal Martini lors d’une veillée de prière pour la paix en 1991, en pleine guerre du Golfe, qui appelait alors à avoir «la capacité d'“intercéder“, c'est-à-dire de s'interposer entre les parties en conflit, en mettant la main sur l'épaule de l'une et de l'autre et en acceptant le risque que cela comporte».

Aujourd'hui encore, les ACLI continuent de travailler en faveur de la paix, notamment en organisant des levées de fonds pour l’Ukraine. «Dans un monde marqué par les conflits et les divisions, votre témoignage en tant qu'artisans de paix, en tant qu'intercesseurs pour la paix, est plus nécessaire et précieux que jamais» a poursuivi le Saint-Père.

Assumer un style chrétien

Enfin, le cinquième point est la «synthèse et la racine des autres aspects»: le style chrétien.

“Assumer un style chrétien ne signifie donc pas seulement prévoir un temps de prière dans nos réunions, mais grandir dans la familiarité avec le Seigneur et dans l'esprit de l'Évangile, afin qu'il imprègne tout ce que nous faisons et que notre action ait le style du Christ et le rende présent dans le monde.”

À l'image de saint François d’Assise, de nombreux autres saints et des croyants de toute confession, François a demandé aux membres des ACLI de cultiver «un nouveau rêve de fraternité et d'amitié sociale qui ne se limite pas aux mots», en particulier «face aux visions culturelles qui menacent d'annuler la beauté de la dignité humaine et de déchirer la société».

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

01 juin 2024, 10:37