Le Pape encourage les Nicaraguayens face aux épreuves

«L’Esprit Saint guide toujours l’histoire vers des projets plus hauts». C’est ce qu’a rappelé le Pape François après la prière de l’Angélus ce dimanche midi place Saint-Pierre en s’adressant au peuple nicaraguayen. Cette prise de parole intervient après une série de nouvelles mesures adoptées par le gouvernement du président Daniel Ortega visant notamment l’Église catholique du pays et ses structures.

«Au peuple bien aimé du Nicaragua: je vous encourage à renouveler votre espérance en Jésus. Souvenez-vous que l’Esprit Saint guide toujours l’histoire vers des projets plus hauts. Que la Vierge Immaculée vous protège dans les moments d’épreuve et vous fasse sentir sa tendresse maternelle. Que la Sainte Vierge accompagne le peuple bien aimé du Nicaragua!» s’est exclamé François au cours de ses appels, après la prière de l’Angélus.

Le Pape n’a fait aucune référence aux récents événements survenus dans ce pays d’Amérique centrale, dirigé par Daniel Ortega. Mais cet été, la pression des autorités politiques sur l’Église, ses membres et ses structures n’a cessé d’augmenter. Le 9 juillet, le statut légal de Radio Maria a été annulé après plusieurs mois de harcèlement juridique et administratif. Fin juillet, le père Frutos Valle, 80 ans, nommé à la tête du diocèse d’Estelí après l’arrestation et le transfert à l’étranger de Mgr Álvarez Lagos, a été arrêté.

Quelques jours plus tard, plusieurs autres prêtres ont été interpellés, dont le recteur du séminaire de Matagalpa. Dans les jours qui ont suivi, sept prêtres ont été bannis du pays et envoyés à Rome où ils sont arrivés le 8 août. Tous appartiennent aux diocèses de Matagalpa et d’Estelí. La répression des autorités ne s’est pas arrêtée là puisque deux autres prêtres ainsi qu’une agente pastorale ont été incarcérés les 10 et 11 août.

Le lendemain, la personnalité juridique de Caritas à Matagalpa a été annulée ainsi que quatorze autres ONG du diocèse. Les biens mobiliers et immobiliers seront transférés à l’État. Une semaine plus tard, le gouvernement a annulé le statut légal de 1 500 ONG, transférant là encore tous leurs biens à l’État. Nombreuses sont celles liées aux différentes Églises présentes dans le pays. En tout, depuis 2018, 5 300 organisations ont été dissoutes.

Dernière mesure vexatoire envers les Églises, elles devront payer des impôts sur les offrandes et les dons. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme a exprimé sa «profonde inquiétude», déclarant que l'initiative du gouvernement nicaraguayen était en fait une «attaque contre la liberté de religion et la liberté d'association» et appelant à la «garantie et la protection des libertés humaines fondamentales».

 

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25 août 2024, 14:21