Le Pape: évangéliser les cultures, inculturer l'Évangile
Augustine Asta – Cité du Vatican
«La formation, l'enseignement, la recherche et la vitalité de l'Université font partie du mandat que nous avons reçu d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous les peuples (cf. Mc 16, 15) et sa mise en œuvre ne peut jamais être considérée comme définitive». Ces propos du Saint-Père face aux participants à l'assemblée plénière extraordinaire du dicastère pour l'Évangélisation, indiquent clairement la délicate mission qui est la leur. Deux jours durant à Rome, ils ont réfléchi sur «l'identité, la mission, les attentes et l'avenir de l'Université pontificale urbanienne». François s’est tout d’abord félicité de «la modalité synodale» adoptée, «en recueillant les contributions des conférences épiscopales des pays relevant de la compétence du dicastère».
L’évêque de Rome précise que «l'Université urbanienne répond à l'autorité et à l'activité du dicastère pour l'Évangélisation, dans la configuration établie par la constitution apostolique Praedicate Evangelium». C’est pourquoi il s'attardera «sur le binôme identité-mission». Car dit-il, «la vocation de cette institution académique fait que son identité a toujours coïncidé avec sa mission».
«Se laisser guider par le souffle de l'Esprit»
Pour le Successeur de Pierre, les membres du dicastère pour l'Évangélisation «doivent constamment se laisser guider par le souffle de l'Esprit qui guide l'histoire et nous appelle à interpréter les temps que nous vivons».
L’héritage légué par le «quadri-centenaire de l'ancien Collège Urbain à l'Université urbanienne» doit se traduire «par des réponses adéquates aux questions et à la réalité qui se pose au sein de l'Église et au monde actuel», estime le Pape.
François a également souligné que «nous ne vivons pas dans une société chrétienne, mais nous sommes appelés à vivre en tant que chrétiens dans la société plurielle d'aujourd'hui». Raison pour laquelle «les études ecclésiastiques ne peuvent se limiter à transmettre des connaissances, des compétences et des expériences aux hommes et aux femmes de notre temps, [...] mais doivent acquérir la tâche urgente de développer des instruments intellectuels capables de se proposer comme paradigmes d'action et de pensée, utiles à l'annonce dans un monde marqué par le pluralisme éthico-religieux» (constitution apostolique Veritatis gaudium, n. 5).
Le discernement
Le Pape a demandé aussi aux institutions universitaires de Rome qui dépendent spécialement du Siège apostolique d’opter pour le «discernement». Il est nécessaire «d'augmenter la qualité de l'offre de formation et de recherche», mais il faut aussi «une rationalisation des ressources humaines et économiques», souligne le Pape. Cela requiert «une vision capable de se projeter au-delà d'aujourd'hui, capable de considérer la situation ecclésiale et sociale, la vitalité des structures ecclésiastiques et leur durabilité, les besoins des Églises locales, les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, les indices démographiques des différentes régions».
Trouver les chemins appropriés, requiert également de prôner une «saine créativité» qui ne se limite pas seulement «à une solution technique» mais qui exprime «la préoccupation qu'un modèle renouvelé de l'Université, en tant que communauté de connaissance et d'apprentissage, devrait éviter le risque que les études soient réduites au simple accomplissement de cours, de crédits et d'examens», a affirmé le Pape.
En ce qui concerne spécifiquement l'Université pontificale urbanienne, il est important, a fait savoir François, que la «spécificité missionnaire et interculturelle émerge encore plus dans la qualité de son offre éducative, afin que les personnes formées soient en mesure de médiatiser le message chrétien avec originalité dans le rapport avec les autres cultures et religions». Le Pape argentin a estimé aussi que «nous avons besoin de pasteurs, de personnes consacrées et de laïcs qui sachent incarner un élan missionnaire pour évangéliser les cultures et inculturer ainsi l'Évangile».
Comme c’est le cas dans la zone asiatique et chinoise, le successeur de Pierre souhaite que d'autres centres de recherche puissent être créés «pour les différentes régions géographiques et culturelles» afin de «renforcer ceux qui existent déjà». Par conséquent «il faut encourager l'affiliation des séminaires et des instituts de théologie présents dans les circonscriptions ecclésiastiques missionnaires, et lorsque cela n'est pas possible, il faut garantir un accompagnement différent mais constant», a conclu François.
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