Messe du Pape au Timor oriental: l'appel de François à s’inspirer des petits
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Sous une chaleur écrasante, à 16h30 heure locale, le Pape a présidé la célébration de l’Eucharistie, entouré par près de la moitié de la population est-timoraise réunie sur la place de Taci Tolu.
Reprenant la première lecture tirée du livre d’Isaïe, le Saint-Père a d’abord médité sur la promesse de ce prophète, la naissance d’un enfant. À l’époque d’Isaïe, a rappelé le Pape, Jérusalem était riche matériellement mais pauvre spirituellement. Dressant un parallèle avec aujourd’hui, François a expliqué que dans un monde «où il y a un grand besoin de conversion, de miséricorde et de guérison », ce ne sont ni les armes, ni les troupes ni l’argent, mais bien la naissance d’un enfant qui vient ouvrir «un avenir d’espérance et de joie »
Dieu se fait proche par un enfant
Ensuite, inspiré par l’Évangile de l’Annonciation lu au cours de la messe, dans lequel Marie apprend qu’elle va devenir la mère du Sauveur, le Saint-Père a évoqué la joie qui existe partout dans le monde lorsqu’un enfant nait. Une joie simple et universelle, qui cache un amour encore plus grand, celui de Dieu, a-t-il assuré.
Se faire proche des petits
Dans un pays où 65% de la population a moins de 30 ans, cette image de Dieu qui se fait enfant a particulièrement intéressé le Pape. «La présence de tant de jeunesse et de tant d’enfants renouvelle constamment la fraîcheur, l’énergie, la joie et l’enthousiasme de votre peuple», a-t-il lancé aux habitants du Timor oriental.
Une jeunesse source de joie donc, mais également un signe pour François, car faire de la place aux petits, les accueillir, prendre soin d’eux, sont précisément les attitudes qui laissent de la place à Dieu pour qu’il agisse en nous.
À l’image de Marie, qui est restée toute sa vie petite et dans la discrétion, le Successeur de Pierre a encouragé les Est-Timorais à s’adapter au rythme des plus petits et de ne pas avoir peur de redimensionner les projets, non pas pour les diminuer, mais pour les rendre encore plus beaux par le don de nous-mêmes et l’accueil des autres. «Car la vraie royauté, a-t-il poursuivi, est celle de celui qui donne sa vie par amour: comme Marie, mais aussi comme Jésus, qui sur la croix a tout donné, se faisant petit, sans défense, faible pour laisser place à chacun de nous dans le Royaume du Père».
Les symboles du Kaibauk et du Belak
Enfin, le Souverain pontife a évoqué deux bijoux traditionnels timorais, fabriqués en métal précieux et qui, pour lui, représente l’amour de Dieu. D’abord le Kaibauk, qui symbolise les cornes du buffle et se place sur le front comme au sommet des maisons. «Il peut représenter la puissance de Dieu qui donne la vie», a souligné François mais aussi, «il rappelle qu’avec la lumière de la Parole du Seigneur et la puissance de sa grâce, nous pouvons nous aussi coopérer par nos choix et nos actions au grand plan du salut».
Le second bijou est le Belak, qui se porte sur la poitrine, et évoque la paix et la tendresse maternelle. «Kaibauk et Belak, force et tendresse du Père et de la Mère: c’est ainsi que le Seigneur manifeste sa royauté, faite de charité et de miséricorde» a résumé François.
À l’issue de la messe, le Pape François a assuré de sa joie d’être au Timor et évoqué sa rencontre avec les enfants, marquée par leurs sourires. «Un peuple qui apprend à ses enfants à sourire est un peuple d'avenir», a-t-il conclu.
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