Un Synode sans exhortation apostolique annonce le Pape
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
En fin de journée ce samedi 26 octobre, le Pape François a remercié les plus de 350 pères et mères synodaux pour leur travail lors de cette deuxième assemblée synodale tenue depuis début octobre dans la salle Paul VI au Vatican. Il a accueilli le document final du synode comme «le fruit de plusieurs années, au moins trois, au cours desquelles nous nous sommes mis à l'écoute du Peuple de Dieu».
Pas d’exhortation apostolique
Le Saint-Père a annoncé que ce document final ne sera pas suivi d’une exhortation apostolique post-synodale, contrairement à l’usage. En effet, pour lui, «le document contient déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises, sur les différents continents, dans des contextes différents».
Après avoir impulsé ce discernement au niveau de l’Église universelle, le Pape François a décidé de remettre le document final du synode «immédiatement à la disposition de tous», manière pour lui de reconnaître «la valeur du chemin synodal accompli». Car maintenant, «à la lumière de ce qui a émergé du chemin synodal, il y a et il y aura des décisions à prendre».
Toutefois, «sur certains aspects de la vie de l'Église indiqués dans le document, ainsi que sur les thèmes confiés aux dix “groupes d'étude”», le Saint-Père estime que du temps et de la prière sont nécessaires «pour arriver à des choix qui impliquent toute l'Église». «Ce n'est pas une façon de reporter indéfiniment les décisions» mais au contraire cela «correspond au style synodal avec lequel le ministère pétrinien s'exerce également: écouter, convoquer, discerner, décider et évaluer», a-t-il souligné.
Aller vers les périphéries
Alors que la question du rôle de la tête de l’Église catholique a été discutée au cours du synode, François rappelle sa tâche «de préserver et de promouvoir -comme nous l'enseigne saint Basile- l'harmonie que l'Esprit continue de répandre dans l'Église de Dieu, dans les relations entre les Églises».
À l’image d’Isaïe qui «invite à imaginer le Royaume de Dieu comme un banquet préparé par Dieu pour tous les peuples», le Saint-Père encourage à laisser libre cours au murmure de l’Esprit, et à «amplifier la voix de ce murmure, sans l'obstruer; d'ouvrir des portes, sans ériger de murs». «Nous ne devons pas nous comporter comme des “dispensateurs de la Grâce” qui s'approprient le trésor en liant les mains du Dieu miséricordieux», a-t-il mis en garde.
Il a d’ailleurs tenu à insister sur l’ouverture de l’Église, notamment vers les périphéries, mantra de François depuis le début de son pontificat, et a invité les membres du synode à «rendre accessible» le document final à tout le Peuple de Dieu. «Le texte, sans le témoignage de votre expérience, perdrait beaucoup de sa valeur», a-t-il ainsi exhorté les participants.
La musique de fond du synode
François a choisi une poétesse française pour illustrer «la musique de fond avec laquelle nous accueillons le Document final», en choisissant de citer des extraits de «La danse de la vie» de Madeleine Delbrêl, qu’il qualifie de «mystique des périphéries»:
Le Pape a conclu son intervention en citant de nouveau Madeleine Delbrêl, forme d’encouragement pour toute l’Église à l’issue de cette assemblée synodale: «il y a des lieux où souffle l'Esprit, mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux».
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