Messe de canonisation: «le service est le mode de vie chrétien»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Après la formule de canonisation prononcée pour les onze martyrs de Damas et des trois fondateurs de communautés religieuses et missionnaires (Joseph Allamano, Elena Guerra, Marie-Léonie Paradis), ce dimanche 20 octobre, le Pape François a médité sur leurs vie des «serviteurs fidèles» qui ont suivi «le style de Jésus».
L’Évangile de ce dimanche, rapporté par l’évangéliste Marc, raconte l’épisode au cours duquel Jean et Jacques, deux disciples du Christ, lui demandent de siéger à sa droite et à sa gauche. Dans son homélie, prononcée depuis la place Saint-Pierre, le Saint-Père s’est arrêté sur les deux questions que Jésus pose dans cet Évangile: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» et «Peux-tu boire la coupe que je vais boire?».
«Que veux-tu que je fasse pour toi?»
«Jésus pose des questions et, ainsi, nous aide à discerner, parce que les questions nous font découvrir ce qui est en nous, elles éclairent ce que nous portons dans notre cœur», a assuré François, proposant une réflexion sur ces deux questions. Ainsi en est-il de ces deux disciples, Jacques et Jean, qui «expriment le désir d'être proches de lui, mais seulement pour occuper une place d'honneur», a souligné le Pape. Or Jésus va plus loin que la question formulée par les disciples, et «essaie de faire ressortir le désir qui se cache derrière ces demandes».
C’est ainsi qu’avec cette question, «Que veux-tu que je fasse pour toi?», le Christ dévoile ce que Jacques et Jean désirent vraiment, a ajouté le Pape, «un Messie puissant et victorieux qui leur donnera une place d'honneur».
«Peux-tu boire la coupe que je vais boire?»
Par cette deuxième question, le Pape François a expliqué que Jésus «leur révèle ainsi qu'il n'est pas le Messie qu'ils croient, mais le Dieu de l'amour, qui s'abaisse pour rejoindre les humbles, qui se fait faible pour relever les faibles, qui œuvre pour la paix et non pour la guerre, qui est venu pour servir et non pour être servi». La coupe représente en effet «l'offrande de sa vie, donnée pour nous par amour, jusqu'à la mort et la mort sur une croix».
Jésus meurt sur la croix, non entouré de gloire mais escorté par deux voleurs, signe pour le Pape que «ce n'est pas celui qui domine qui gagne, mais celui qui sert par amour». Mais avant sa mort et sa résurrection, Jésus fait comprendre dans cet Évangile à ses disciples que «ceux qui suivent le Christ, s'ils veulent être grands, doivent servir, en apprenant de Lui».
Le service comme style de Dieu
Le Christ propose une inversion des valeurs: loin de la gloire et du pouvoir, que Jacques et Jean espèrent, il propose «le style de Dieu, qui se fait dernier pour que les derniers soient élevés et deviennent les premiers». Ces questions de Jésus, «aussi incompréhensibles pour nous qu'elles l'étaient pour les disciples» selon François, permet de marcher dans ses pas, d’accepter le don de son Amour et «d’apprendre le style de Dieu: le service».
Plutôt que la recherche de la gloire, il faut se mettre au service, selon le Saint-Père car «le service est le mode de vie chrétien». Mais le Pape met en garde contre «une réflexion de salarié» qui voit le service comme une «liste de choses à faire».
14 nouveaux saints: «des serviteurs fidèles»
Le Pape François a terminé son homélie en évoquant les 14 nouveaux saints, canonisés au début de la messe, des «serviteurs fidèles» qui ont vécu le style de Jésus. Les onze martyrs de Damas et les trois fondateurs de communautés «n'ont pas nourri en eux des désirs mondains et des envies de pouvoir mais, au contraire, ils se sont faits servants de leurs frères et sœurs, créatifs dans le bien, fermes dans les difficultés, généreux jusqu'au bout», a conclu le Saint-Père.
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