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Le Pape François lors de la messe d'ouverture de la XVI assemblée générale ordinaire du synode. Le Pape François lors de la messe d'ouverture de la XVI assemblée générale ordinaire du synode.  (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Le Pape: «Prier, c'est laisser l'Esprit changer nos cœurs»

Nous publions la préface du Pape François, dévoilée par le quotidien Avvenire, du livre intitulé «Comme Jésus nous l'a enseigné. La prière des pèlerins de l'espérance» (Éditions San Paolo) paraîtra le mercredi 9 octobre. Le texte rassemble les réflexions, parfois inédites, du Pape François sur la prière.

Pape François

J'ai appris à prier avec ma grand-mère. C'est elle qui m'a appris à prier et qui m'a donné la dévotion à saint Joseph. Ensuite, les pères spirituels que j'ai eus, tant au séminaire que dans la Compagnie, m'ont aidé à poursuivre l'expérience de la prière.

Parmi eux, je voudrais mentionner le père Miguel Angel Fiorito, un jésuite argentin, professeur de philosophie, mais aussi passionné de spiritualité. Ses œuvres ont été publiées en Italie: un grand maître spirituel qui m'a appris à grandir dans ma façon de prier. Il a donné de nombreux cours de spiritualité. Il m'a appris à prier comme un fils et non en cherchant les douceurs de la consolation: comment se fait la prière? Comment s'habituer à la prière? Que faire quand il y a de la consolation ou même de la désolation, quand il n'y a pas de désir de prier? Il a été pour moi un maître de vie spirituelle. Au fil du temps, ma formation à la prière est restée la même.

Même en tant que Pape, rien n'a changé: je prie comme toujours, avec les mêmes rythmes. Parfois quelques prières vocales, parfois devant le Saint-Sacrement je supporte quelques moments de sécheresse. Ma prière a continué avec de belles choses et de moins belles. Parfois, je me dis que je dois prier davantage, ça oui. Je n'ai pas le temps, mais je dois prier davantage. Toujours, donc, je suis attaché à la Liturgie des Heures, je ne la quitte jamais: l'après-midi les Vêpres, puis plus tard l'Office des Lectures, le matin les Laudes et ensuite la Messe. Et puis la prière mentale, la prière de méditation, quand j'ai un peu de temps, j'essaie d'avoir une petite conversation et de demander quelque chose au Seigneur, mais j'ai peur qu'il me réponde...

Et puis il y a le Notre Père, la prière de Jésus. Tout est là! Lorsque les disciples ont demandé à Jésus de leur apprendre à prier, il n'a pas fait appel à un catéchiste pour leur enseigner une quelconque méthodologie de la prière, ni à un spécialiste de l'art de la prière. Il leur a dit: «Dites donc: Notre Père» (cf. Lc 11,2). Le Notre Père est la prière universelle, la prière des enfants, la prière de la confiance, la prière du courage, la prière aussi de la résignation. C'est la grande prière.

Et il y a les prières à Marie: moi aussi, j'ai une grande confiance en la Vierge, je prie toujours le Rosaire. J'aime la sentir proche, parce qu'elle est notre Mère et qu'elle nous guide. Il y a une très belle histoire, bien sûr c'est une légende, qui nous raconte comment la Vierge sauve tout le monde! C'est l'histoire de Notre-Dame des voleurs, protectrice des voleurs. Ils volent, mais parce qu'ils la prient, quand l'un d'entre eux meurt, la Vierge, qui est à la fenêtre du ciel, lui fait signe de se cacher. Et elle lui dit de ne pas aller voir Pierre, qui ne le laissera pas entrer. Mais le soir, elle ouvre la fenêtre du ciel et le laisse entrer par là. J'aime bien ceci: c'est la Vierge qui vous fait entrer par la fenêtre. C'est presque une entrée clandestine. Comme à Cana. Le Seigneur n'avait pas la liberté de dire non. Elle le fait avec son Fils. Elle est comme ça: suppliant la toute-puissance.

C'est aussi à cause de cette confiance que, à la fin de mes interventions publiques, je vous demande toujours de prier pour moi. J'ai besoin, dans ce service à l'Église, que la communauté me soutienne. Si l'Église ne te soutient pas par la prière, c'en est fini de toi. La communauté doit soutenir son évêque et l'évêque doit prier pour la communauté.

La prière ouvre le cœur au Seigneur, et quand l'Esprit entre, il change votre vie de l'intérieur. Il faut donc prier, ouvrir son cœur et laisser de la place à l'Esprit. Nous prions Jésus, le Père, la Vierge, mais nous ne nous adressons pas souvent à l'Esprit Saint dans la prière. C'est au contraire l'Esprit Saint qui change notre cœur, qui entre dans notre cœur et le change. Le Père ne nous oint pas, le Fils ne nous oint pas. C'est l'Esprit qui nous oint de sa présence et c'est l'onction de l'Esprit Saint qui me fait bien comprendre la réalité de l'Église et le mystère de Dieu.

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03 octobre 2024, 11:29