Pour François, il est urgent d’être des «éducateurs au grand cœur»
Augustine Asta – Cité du Vatican
L’éducation est un droit fondamental mais aussi un puissant vecteur de développement. À l’occasion du 11e Congrès national du Mouvement pour l'engagement éducatif de l'Action catholique, le Pape François a rappelé aux participants l’importance de ce droit fondamental parfois bafoué. «Le service éducatif qui définit votre mouvement comporte, aujourd'hui peut-être plus encore que par le passé, le défi de travailler à un niveau humain et chrétien», a dit l’évêque de Rome. «Éduquer -comme vous le savez et en témoignez- signifie avant tout redécouvrir et valoriser la centralité de la personne dans un contexte relationnel où la dignité de la vie humaine trouve un épanouissement et un espace adéquat pour se développer», a-t-il declaré.
Pour François, le projet formatif de l'Action catholique italienne se traduit par une «vision organique et systématique de la mission éducative». «Depuis l'Assemblée Constituante de 1990, lorsque vous avez repris l'héritage du Mouvement des enseignants catholiques, vous vous êtes consacrés avec créativité, en prêtant attention aux signes des temps et en vous laissant toujours éclairer par l'Évangile. Vous avez mené cette action éducative en cherchant à rester fermement enracinés dans les territoires, dans un esprit de collaboration avec les Églises locales et avec les autres réalités du laïcat catholique», les a félicités le Saint-Père.
Sortir des «labyrinthes de la complexité»
Dans le contexte actuel l’activité éducative est confrontée à de nombreux défis. Elle «se trouve immergée dans un horizon presque sans précédent», a confié le Pape. Aujourd'hui, a -t-il ajouté, il est urgent d’être des «éducateurs au grand cœur» pour sortir des «‘‘labyrinthes de la complexité’’ qui affecte les relations humaines». Cela nécessite, rappelle le Pape de ne «jamais être seul».
Il faut donc, pense François, construire et consolider des «relations fructueuses avec les différents acteurs du processus éducatif: c'est-à-dire les familles, les enseignants, les animateurs sociaux, les dirigeants et les entraîneurs sportifs, les catéchistes, les prêtres, les religieux et les religieuses, sans négliger la collaboration avec les institutions publiques». Dans ce processus, les enfants doivent aussi être pris en compte. «Ils ne doivent pas être passifs dans le processus éducatif, ils doivent être actifs», a-t-il ajouté.
«Élargissez vos cœurs»
Pour le bien de la société toute entière «vous êtes appelés à élargir vos cœurs», a soutenu le Successeur de Pierre, recommandant aussi aux participants de «ne pas avoir peur de proposer des idéaux élevés», mais aussi de ne pas se «décourager face aux difficultés».
Ce Congrès, a expliqué le Souverain pontife est l’occasion pour ce Mouvement de renouveler son engagement «à poursuivre une idée et une pratique de l'éducation qui place effectivement la personne, sa valeur inaliénable et sa dignité originelle au centre» afin que l’être humain «soit toujours et dans tous les cas considéré comme la fin et jamais réduite à un moyen, pour quelque raison que ce soit».
Pour cela, il faut donc estime le Pape argentin promouvoir comme le fait déjà ce mouvement, une éducation «qui aide à revenir à soi, à cultiver l'intériorité, la transcendance, la spiritualité, comme éléments incontournables du développement intégral de la personne humaine, dans toutes ses dimensions: spirituelle, existentielle, affective, culturelle, sociale, politique».
Semer l'espérance
Le Jubilé 2025, est «un temps pour semer l'espérance», a dit François. C’est pourquoi il souhaite que durant cette période importante, une attention particulière soit accordée aux enfants, aux adolescents et aux jeunes. «Nous devons les regarder avec confiance, avec empathie, je dirais même avec le regard et le cœur de Jésus. Ils sont le présent et l'avenir du monde et de l'Église. Il nous appartient de les accompagner, de les soutenir, de les encourager et, par notre témoignage, de leur montrer le bon chemin qui mène à être frères et sœurs», a affirmé le Pape.
Mettre toujours l’amour au centre
L’amour est un «critère, intelligent et plein d'espoir, à garder à l'esprit dans toutes vos activités», a rappelé François. Puisque à travers les processus éducatifs, «nous exprimons notre amour pour l'autre, pour ceux qui nous sont proches ou confiés». Il est essentiel que «l'éducation soit fondée, dans sa méthode et dans ses objectifs, sur l'amour».
«Sans amour, on ne peut pas éduquer. Éduquez toujours avec amour!», a conclu François tout en confiant les participants à ce 11e congrès «à l'intercession du Vénérable Giuseppe Lazzati, maître et témoin crédible, modèle d'éducateur chrétien».
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