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Camp de réfugiés dans l'Est du Tchad, le 7 avril 2024. Camp de réfugiés dans l'Est du Tchad, le 7 avril 2024.   (AFP or licensors)

Attaque de Boko Haram, proximité du Pape au peuple tchadien

A l’issue de la prière mariale de l’Angélus en cette solennité de la Toussaint, le Pape a exprimé sa proximité au peuple du Tchad, après l’attaque meurtrière perpétrée dans la nuit du 27 au 28 octobre contre les unités de l’armée à Barkaram, causant de nombreux morts et blessés. Les évêques tchadiens ont décrété une journée de prière samedi 2 novembre dans différentes églises, en mémoire des victimes.

«J'exprime ma sympathie au peuple tchadien, en particulier aux familles des victimes du grave attentat terroriste d'il y a quelques jours, ainsi qu'aux personnes touchées par les inondations», a déclaré le Pape, vendredi 1er novembre, depuis la fenêtre du Palais apostolique. 

Dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 octobre, un assaut surprise a été mené contre une base militaire située sur l'île de Barkaram, dans la région du Lac Tchad. Le bilan est «d'une quarantaine de morts et 37 blessés, dont le pronostic vital n'est pas engagé", a affirmé le Premier ministre tchadien par intérim, Abderahim Bireme Hamid, au cours d'un point de presse à Ndjamena.


Condamnation des évêques et appel à la prière

Face à cette barbarie, les évêques du Tchad ont exprimé leur consternation et leur douleur, condamnant fermement ces actes d’une extrême violence, qui ne cessent d’endeuiller les familles dans ce pays déjà préoccupé par plusieurs autres problèmes, entre autres, les inondations récurrentes. Dans leur message du 30 octobre, les évêques prient pour les victimes et leurs familles. Par la même occasion, l'épiscopat a décrété une journée de «prière pour les victimes, leurs familles et pour la paix dans [le] pays». Celle-ci sera organisée dans les différentes églises samedi 2 novembre 2024, jour de commémoration des fidèles défunts.


Traquer, débusquer et anéantir Boko Haram

L’assaut du 28 octobre dernier n’est pas la première. Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques de Boko Haram dans cette région, vaste étendue d'eau et de marécage parsemée d'îlots, qui abrite les combattants du groupe jihadiste ou de sa branche dissidente, l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap, selon l'acronyme en anglais). En mars 2020, le groupe avait mené une offensive sanglante sur une autre base militaire de la région du Lac Tchad, faisant une centaine de morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l'armée tchadienne. Décidé à en finir avec ce drame, l’armée tchadienne a initié lundi une opération visant à anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et ses alliés. «Il est question de traquer, de débusquer et d'anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affidés», avait déclaré le Premier ministre.


Appel au soutien de la communauté internationale

Boko Haram a déjà fait des milliers des morts dans plus d’un pays ouest-africain. L'insurrection de ce groupe islamique est apparue en 2009 au Nigeria, où elle a fait depuis, quelque 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés. Difficile à contrecarrer du fait de la mobilité de ses combattants armés, ses insurrections se sont vite propagées dans les pays frontaliers.

Le chef de la diplomatie tchadienne, Abderaman Koulamallah, a renouvelé ce mercredi l'appel lancé par son pays à la communauté internationale pour un soutien accru dans sa lutte contre ces combattants jihadistes, affirmant qu’«une action collective et déterminée est indispensable pour éradiquer ce mal qui menace la stabilité et le développement de toute la région». Notons qu’un deuil national de trois jours a été décrété par le président de la République depuis mardi, avec drapeaux en berne et interdiction des activités à caractère festif.


Le drame des inondations

Comme beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest, le Tchad, pays charnière entre l’ouest et le centre du continent, est touché par des inondations d’une grande ampleur, qui causent une situation humanitaire désastreuse. La montée des eaux du fleuve Chari en cette année dépasse les niveaux des années antérieures. Du 9ème arrondissement de la ville de N’Djamena, en passant par les quartiers Kabalaye, Amtoukoui, Habena, Paris-Congo-Farcha, Ndjari, Diguel, Sabangali et certaines localités autour de la capitale tchadienne, la population a presque vécu à nouveau le cauchemar de 2022.

En septembre dernier, le gouvernement tchadien évaluait à près de 1,5 million de personnes déjà affectées par les inondations avec plus d’une centaine de personnes décédées et 70 000 maisons détruites. Dans ce pays «les inondations ont également détruit des ponts et des routes». Les vallées des rivières Wadi étaient pleines et difficiles à traverser, ce qui a compliqué l'acheminement de l'aide dans la région soudanaise du Darfour.

En plus de détruire des nombreuses infrastructures et de causer des déplacements des populations, les inondations avaient également perturbé la rentrée scolaire, certaines écoles s’étant trouvées sous la menace des eaux.

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01 novembre 2024, 13:02