Pour François, «le dialogue est la seule voie vers la paix en Terre Sainte»

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

À l’entame de son discours, l’évêque de Rome a salué le dévouement du «Conseil Universel de la Paix» engagé pour la cause de la paix en Terre sainte. «Une terre qui a été témoin de tant de violence et de souffrance au cours des siècles». Malheureusement, a déploré le Pape François, «notre époque n'est pas différente et, depuis plus d'un an, les nuages sombres du conflit engloutissent à nouveau la région du monde que vous appelez votre patrie». «C'est grave, c'est grave!», a-t-il déclaré.          

Paix et unité dans la diversité

François s’est réjoui d’accueillir une délégation composée de jeunes d'origines et de religions différentes. «C'est un signe clair que le désir de paix est profondément ancré dans le cœur humain et qu'il est capable d'apporter l'unité dans la diversité», a-t-il indiqué. Aujourd’hui, a reconnu le Pape, «nous avons besoin de jeunes pour accomplir ce service important, car ils possèdent une sorte d'idéalisme, d'enthousiasme et d'espérance qui nous rappellent à tous qu'un monde meilleur est possible, que la paix est possible». En particulier, «les jeunes peuvent aider les autres à découvrir les éléments cruciaux qui ouvrent la voie à la paix: le pardon et la volonté d'abandonner les préjugés et les blessures du passé».

«Des jeunes idéologisés»

Les jeunes sont certes créatifs, mais, a fait remarquer le Souverain pontife, «il est regrettable de rencontrer des jeunes "idéologisés"», chez qui «l'idéologie prend la place de la réflexion et de la volonté de faire le bien». François n’a pas manqué de préciser que «si nous devons toujours nous souvenir de l'histoire et en tirer des leçons, un attachement malsain aux blessures et aux préjugés du passé ne peut jamais conduire à une paix véritable et durable». En fait, a-t-il ajouté, «il ne fait que perpétuer la spirale du conflit et de la division».

Le dialogue, le seul chemin qui mène à la paix

L’évêque de Rome a invité à toujours s'engager dans le dialogue, «car c'est le principal outil à notre disposition». «Se rapprocher, s'exprimer, s'écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe «dialoguer». Le dialogue est la seule voie vers la paix. Pour se rencontrer et s'entraider, il faut dialoguer» (Lett. enc. Fratelli tutti, 198). Les jeunes peuvent être de grands artisans de paix par le dialogue.

«L’espérance ne déçoit pas»

Face aux effets dévastateurs de la guerre et de la haine, de la pauvreté, de la faim, de la discrimination et de bien d'autres réalités qui menacent les perspectives de paix, le Saint-Père a invité à ne jamais perdre espoir. Ces réalités qui sont «le résultat des guerres» peuvent «amener à penser que nos efforts de dialogue sont vains parce qu'ils produisent peu de résultats concrets». Mais, a dit le Pape, «rappelez-vous que tout ce qui vaut la peine d'être fait n'est jamais facile». L'accent mis sur la nécessité du dialogue pour faire avancer la cause de la paix, «que l'on pourrait vous reprocher», exige «des sacrifices et la volonté de s'engager à nouveau chaque jour, en particulier lorsque les choses ne semblent pas aller comme nous le souhaiterions».

Des efforts nécessaires pour la paix  

«Gardez l'espoir, chers jeunes, a insisté François, en gardant toujours à l'esprit que nous faisons tous partie d'une seule et même famille humaine. Nous sommes tous frères et sœurs, et les efforts visant à promouvoir la réconciliation, l'harmonie et la paix vaudront toujours la peine que nous y consacrions du temps et des efforts». Le Pape a conseillé aux jeunes de cette délégation de «ne jamais perdre leurs sens de l'humour: cette saine joie.... C'est très important! Ne perdez pas cette capacité de joie qui vous aide à voir les meilleures choses».

Terminant son discours, le Pape François a assuré de ses prières, pour l’engagement du «Conseil Universel de la Paix» en faveur de la paix en Terre Sainte.